Les Paramyxoviridae sont des virus hautement contagieux qui peuvent entraîner des signes cliniques très graves chez leurs hôtes. Cette étude bibliographique s'est intéressée à la capacité qu'ont les Paramyxoviridae des genres Morbillivirus et Pararubulavirus de transgresser la barrière d'espèces. Pour les Morbillivirus, si la rougeole se retrouve aussi chez les primates non humains, ce virus est assez spécifique à l'Homme. En revanche, le virus de la maladie de Carré (CDV), par exemple, est capable d'infecter une très grande diversité d'espèces, dans pas moins de six ordres différents : Carnivora, Rodentia, Primates, Pilosa, Artiodactyla, Proboscidea. L'infection de primates non humains par le CDV illustre bien la facilité que le CDV aurait à infecter l'Homme et les conséquences désastreuses que cela pourrait avoir. Par ailleurs, le virus de la peste des petits ruminants (PPRV), s'il a pour hôtes principaux le mouton et la chèvre, peut aussi infecter un très grand nombre d'espèces dans la famille des Bovidés. Suite à l'éradication de la peste bovine, le prochain objectif de la FAO et de l'OMSA serait de réussir à éradiquer le PPRV, qui fait des ravages considérables dans les pays en voie de développement. La grande difficulté est que ce virus est très présent dans la faune sauvage. Quant aux virus de la maladie de Carré du phoque et du Morbillivirus des cétacés, on ne cesse de découvrir de nouvelles espèces infectées au sein de différentes familles et ordres. Il reste beaucoup de zones d'ombre concernant le Morbillivirus des Cétacés, que ce soit par rapport à son épidémiologie ou par rapport aux caractéristiques moléculaires et structurelles de ce virus. Le Morbillivirus félin, qui a été récemment découvert chez le chat domestique et qui serait associé à l'insuffisance rénale chronique chez le chat, peut également infecter d'autres félidés sauvages et aussi des espèces non carnivores. Globalement, les Morbillivirus représentent une menace pour un grand nombre d'espèces protégées, et une surveillance accrue de ces virus ainsi que la poursuite de leur étude en laboratoire sont nécessaires pour mieux comprendre leur possibilité d'infection et de virulence chez différentes espèces, et également afin de développer des tests de diagnostic et des vaccins toujours plus adaptés. En ce qui concerne les Pararubulavirus, ces virus présents chez les chauves-souris de la famille des Pteropodidae ont un potentiel zoonotique particulièrement inquiétant. Les virus Menangle, Sosuga, Tioman, Achimota ont d'ores et déjà prouvé leur capacité à infecter l'Homme, et les virus Menangle et Sosuga ont entraîné des signes cliniques chez celui-ci. Il reste probablement beaucoup d'autres Pararubulavirus à découvrir chez les chauves-souris, et à étudier dans les prochaines années.
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Les Paramyxoviridae sont des virus hautement contagieux qui peuvent entraîner des signes cliniques très graves chez leurs hôtes. Cette étude bibliographique s'est intéressée à la capacité qu'ont les Paramyxoviridae des genres Morbillivirus et Pararubulavirus de transgresser la barrière d'espèces. Pour les Morbillivirus, si la rougeole se retrouve aussi chez les primates non humains, ce virus est assez spécifique à l'Homme. En revanche, le virus ...