La pollution est un sujet d'actualité en raison de son impact sur la santé des êtres humains. Cependant, les nombreuses études visant à étudier les effets de la pollution sur la santé humaine ont amené à constater des effets sur celle des animaux et notamment sur le système immunitaire. Chez l'humain, il a été démontré que certains composés entraînent une diminution de l'immunité et favorisent alors l'apparition de maladies infectieuses ou de cancers. Il a aussi été montré que ces composants favorisent le développement de maladies auto-immunitaires. Chez l'animal, les effets de la pollution sur le système immunitaire sont moins maîtrisés car moins étudiés. Les polluants qui ont un impact immunitaire notable chez les animaux sont les métaux lourds, les polluants organiques persistants, les microplastiques et les composants de la pollution de l'air. Afin de mieux comprendre l'impact des polluants sur le système immunitaire, une étude transversale observationnelle sur 40 chiens, dont 11 chiens exposés à la cigarette, a été réalisée. Différents marqueurs de l'inflammation systémique ont été mesurés (pourcentages des différentes cellules immunitaires sanguines par automate de numération et cytomètre de flux ; et cytokines pro-inflammatoires) ainsi que les taux de cotinine plasmatique, marqueur utilisé pour évaluer l'exposition au tabac. Aucune différence significative n'a été observée sur les pourcentages des différentes populations de lymphocytes sanguins entre les chiens « non exposés » au tabagisme passif et les chiens « exposés », excepté concernant les LT CD4+ CD8+ double positifs chez les chiens mâles. Une concentration plus importante en cytokine IL-6 dans le plasma est établie chez les chiens exposés sans différence significative cependant. Les résultats de numération, de TNFa et de cotinine n'ont pas montré de différences notables. Sur les pourcentages de monocytes sanguins identifiés par cytométrie de flux, les monocytes matures se révèlent être en nombre inférieur chez les chiens exposés par rapport aux chiens non exposés alors que les monocytes immatures sont en nombre supérieur. Par ailleurs, une influence du sexe de l'animal est mise en évidence avec des résultats similaires sur les monocytes mais chez les femelles uniquement. Cette étude apporte une nouvelle perspective sur la compréhension de l'impact du tabagisme passif sur le chien avec l'étude d'une nouvelle population cellulaire que sont les monocytes. Un effectif plus important semble cependant nécessaire pour rendre certaines différences observées significatives. De plus, une étude plus approfondie des caractéristiques et fonctionnalités de ces cellules ainsi qu'une mesure d'un plus grand nombre de cytokines inflammatoires sanguines chez des chiens avec une exposition au tabac plus marquée parait pertinente.[-]