De nombreuses études ont été consacrées à la protéine Vitamine K époxyde réductase sous-unité 1 (VKORC1) chez l'Homme et les rongeurs sauvages. Cette protéine est impliquée dans le cycle de la vitamine K, elle permet notamment le recyclage de la vitamine K, permettant l'activation des protéines vitamine K-dépendantes. Ainsi la protéine VKORC1 joue un rôle primordial dans de nombreuses fonctions biologiques (calcification, inflammation, coagulation). Les molécules dites anti-coagulantes « anti-vitamine K » (AVK) possèdent un mécanisme d'action agissant sur la protéine VKORC1. Leurs utilisations diverses ont montré que les êtres vivants (principalement l'Homme et les rongeurs) présentent des sensibilités différentes à ces molécules qui s'expliquent, pour certaines, par un polymorphisme du gène VKORC1 et son impact sur la conformation de la protéine. Le férulénol, synthétisé par Ferula sp., est un AVK connu pour provoquer un syndrome hémorragique appelé « férulose », pouvant aller jusqu'à la mort en cas de consommation continue. Ce syndrome a été décrit chez de nombreuses espèces (bovins, porcs, petits ruminants et chevaux), mais pas chez les bovins de race Corse, malgré une importante concentration plasmatique en férulénol. C'est dans ce contexte que le polymorphisme du gène VKORC1 a été étudié chez Bos taurus. Dans cette étude, le séquençage d'ADN de 61 échantillons de bovins de 10 races différente a permis de révéler l'existence de deux variants SNP non silencieux du gène VKORC1 chez les bovins corses. Une relation de causalité entre la mutation p.Ser57Cys et la moindre sensibilité au férulénol est suspectée, l'impact biologique de ces variants sur le fonctionnement enzymatique de VKORC1 serait à déterminer.[-]