Le lait de la première traite, le colostrum, est très riche en de nombreux éléments, dont les immunoglobulines qui sont nécessaires au transfert de l'immunité passive chez le veau. Sa commercialisation permettrait un apport à des veaux qui n'en ont pas à disponibilité en qualité ou en quantité suffisante. Ce travail montre que cette pratique peut s'accompagner de la diffusion de nombreux agents pathogènes, dont les plus importants y sont explicités, à savoir : Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis, les mycoplasmes, les salmonelles, les virus de la diarrhée virale bovine et de la rhinotrachéite infectieuse bovine ainsi que les agents de gastro-entérites néonatales. Les certifications sanitaires d'élevages limitent le risque de transmission des organismes qui ont des résistances accrues aux traitements. Enfin, nous décrivons plusieurs traitements applicables sur le colostrum. Cependant, ces derniers peuvent s'accompagner de la destruction d'immunoglobulines, diminuant de fait l'intérêt du colostrum. Le traitement le moins destructeur permettant l'élimination des micro-organismes à risque est une thermisation à 60°C pendant 60 minutes. La technique à haute pression, la filtration à travers une membrane et des méthodes plus récentes sont également prometteuses mais le manque de connaissances à leur propos, un effet moindre sur les micro-organismes ou une destruction importante des IgG diminuent leurs intérêts pour l'instant. La réfrigération, la congélation, l'atomisation et la lyophilisation permettent une conservation facilitée et durable, mais n'ont pas d'effets sur les agents pathogènes : leur utilisation après une thermisation semble être le meilleur compromis.[-]