Les tumeurs pulmonaires primitives félines sont des affections graves dont le diagnostic est rendu difficile par une présentation clinique peu spécifique. La découverte de la maladie survient souvent fortuitement lors d'examens d'imagerie réalisés pour d'autres motifs. Des études récentes ont montré que la prise en charge chirurgicale à un stade précoce améliore nettement les chances de survie à long terme. Les examens diagnostiques avancés, comme le scanner, jouent donc un rôle crucial dans l'aide à la prise de décision chirurgicale. Cependant, peu d'études décrivent les caractéristiques tomodensitométriques de ces tumeurs, et la plus complète ne s'intéresse pas aux types tumoraux moins fréquents, tels que les tumeurs pulmonaires à présentation multifocale ou diffuse. Après une revue bibliographique des données épidémiologiques, cliniques, diagnostiques et thérapeutiques des tumeurs pulmonaires chez le chat, une étude rétrospective a été menée sur 34 chats recrutés de manière multicentrique entre le Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort et Micen Vet. Les chats inclus présentaient un diagnostic de tumeur pulmonaire primitive et un examen tomodensitométrique. L'objectif de cette étude était d'approfondir les connaissances sur les aspects tomodensitométriques de ces tumeurs, tout en précisant les données épidémiologiques et cliniques et en décrivant leur prise en charge thérapeutique. Un premier groupe de chats était constitué d'animaux atteints d'adénocarcinome pulmonaire sous forme de masse. Un second groupe comprenait six cas de lésions multifocales à diffuses, présentés sous forme d'une série de cas. Dans cette cohorte, les chats avaient en moyenne 13 ans, avec une majorité de diagnostics d'adénocarcinome. La découverte de la maladie était souvent fortuite et associée à des signes cliniques peu spécifiques. Les signes respiratoires n'étaient présents que dans moins d'un tiers des cas. Les adénocarcinomes pulmonaires apparaissaient sous la forme d'une masse, le plus souvent localisée dans les lobes caudaux, avec une position bronchocentrique, des contours irréguliers mais bien délimités. L'atténuation était hétérogène dans la majorité des cas, incluant des minéralisations ou du gaz dans environ un tiers des cas. Enfin, une série de six cas a été décrite : trois cas de carcinomes diffus, un cas de lymphome, un cas de tumeur à cellules rondes, probablement histiocytaire, et un cas de tumeur maligne d'origine indéterminée.[-]