La résistance bactérienne aux antibiotiques est une préoccupation croissante pour la santé humaine, la santé animale ainsi que pour l'environnement. Mis en parallèle avec la pénurie de vétérinaires ruraux et la prise de conscience du rôle de l'environnement dans la santé publique, un système différent de tarification des actes vétérinaires pour les éleveurs, la contractualisation, apparaît en modifiant la relation entre ces deux acteurs de la santé animale. L'objectif de cette étude est d'évaluer les effets de cette pratique sur la consommation d'antibiotiques dans les élevages. En effet, la consommation d'antibiotiques par la médecine vétérinaire a été identifiée comme l'un des leviers de la lutte contre l'antibiorésistance en médecine humaine, en médecine animale et dans l'environnement. L'hypothèse initiale, équivalente à celle proposée par différents auteurs, vise à prouver une diminution de l'exposition aux antibiotiques des animaux d'élevage dans un système de contractualisation collective, aussi appelé « conventionné ». Nous tenterons donc ici de vérifier cette hypothèse. Malgré des résultats montrant une moindre exposition en système conventionné qu'en médecine libéral, l'enregistrement de la pathologie et de la mortalité par le vétérinaire est source d'un biais important dans cette étude, celles-ci étant mieux recensées en système conventionné et contractuel qu'en système libéral. Nous ne pouvons pas conclure sur la baisse d'usage découverte ici. La promotion et le développement de ce système, associé à la contractualisation individuelle dont il est complémentaire, peuvent être soutenus par différentes politiques publiques. Outre la potentielle lutte contre l'antibiorésistance, il entraînerait des conséquences positives sur le maillage vétérinaire et le suivi sanitaire des élevages.[-]