La prolactine est une hormone identifiée comme ayant un rôle clé dans la régulation de la fonction de reproduction et la régulation des comportements. Ces phénomènes sont bien étudiés chez l'Homme et chez les mammifères de laboratoire. Peu de données sur l'implication de la prolactine dans la régulation des comportements sexuels chez le chat sont cependant disponibles. Cette étude a permis la constitution d'une cohorte de 151 chats manifestants ou non des comportements sexuels. Chez ces chats la prolactinémie a été dosée sur déchets de soin, en plus des dosages hormonaux souhaités par les vétérinaires référents, permettant de déterminer si le chat est stérilisé ou non. Le but de l'étude est d'étudier les éventuelles corrélations entre, d'une part, la prolactinémie des chats et les facteurs épidémiologiques tels que le sexe, le statut gonadique, l'âge, la race et de statut pondéral et d'autre part entre la prolactinémie et les comportements sexuels des chats pourtant stérilisés. Dans notre étude la prolactinémie est plus élevée chez les chattes de race par rapport aux chattes européennes, et chez les chattes stérilisées avec de l'embonpoint, par rapport aux chattes stérilisés en état. Nous avons également montré que, malgré la grande implication de la prolactine à tous les stades de la reproduction aussi bien chez la femelle que chez le mâle, cette dernière n'est pas significativement plus basse chez les animaux castrés, soulevant ainsi la question de son implication dans les comportements sexuels des chats castrés. Cette étude n'a pas permis de montrer que la prolactinémie est positivement corrélée à la manifestation de comportements sexuels chez les chats castrés, souffrant probablement du trop faible effectif de chats étudiés. Cependant, ces résultats ouvrent la voie à d'autre études, plus larges, qui permettraient peut-être d'en apprendre plus sur le rôle de la prolactine dans les comportements sexuels des chats stérilisés. L'existence de traitements vétérinaires qui permettent de diminuer la sécrétion de prolactine renforce l'intérêt de son dosage en cas de comportement sexuel des chats mâles castrés, permettant ainsi d'envisager une prise en charge médicamenteuse à base de cabergoline, un agoniste dopaminergique.[-]