L'hémoglobine réticulocytaire est un paramètre qui a montré son intérêt chez l'Homme et le chien dans le cadre du diagnostic d'une anémie ferriprive. Chez l'Homme, ce paramètre semble par ailleurs utile au cours du suivi d'une maladie rénale chronique (MRC) ou d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI). L'objectif de cette thèse a donc été d'étudier ce paramètre chez le chat car aucune étude n'a, à notre connaissance, été publiée sur le sujet. Nous avons donc cherché dans un premier temps à déterminer un intervalle de référence de l'hémoglobine réticulocytaire à partir d'une population de chats sains. Nous avons par la suite souhaité documenter les valeurs d'hémoglobine réticulocytaire chez des chats atteints de MRC et MICI. Pour la première partie de cette étude, nous avons recruté 31 chats sains afin d'établir un intervalle de référence. Dans un deuxième temps, nous avons analysé les valeurs d'hémoglobine réticulocytaire chez des chats présentés au centre hospitalier universitaire vétérinaire d'Alfort entre 2018 et 2020, en étudiant plus particulièrement deux groupes de chats atteints respectivement de MRC et MICI. L'intervalle de référence de l'hémoglobine réticulocytaire (RET-He) déterminé à partir de notre première population de chats sains était [14,6 ; 20,6] (pg). Nous avons ensuite pu observer que 15% des chats atteints de MRC, 38% des chats présentant une anémie normocytaire hypochrome et 11% des chats atteints d'une MICI avaient une valeur de RET-He inférieure à l'intervalle de référence établi. Il semble par ailleurs que plus le stade IRIS augmente plus la médiane de la valeur de RET-He de chaque groupe IRIS augmente. Chez les chats atteints de MRC, aucune association statistique entre la présence d'une anémie et une valeur de RET-He inférieure à l'intervalle de référence n'a été trouvée. Lors de l'étude de l'ensemble des chats présentés à l'hôpital universitaire, les chats ayant une valeur de RET-He inférieure à l'intervalle de référence souffraient principalement d'affections rénales ou cancéreuses. Dans ce groupe, une association statistique entre la présence d'une anémie et une valeur de RET-He inférieure à l'intervalle de référence a été démontrée. En conclusion, bien que l'échantillon sélectionné de chats sains était malheureusement trop faible pour inférer l'intervalle de référence obtenu à la population générale, la première partie de ce travail a permis d'avoir une idée préliminaire sur les valeurs physiologiques de RET-He dans l'espèce féline. D'après nos observations, les valeurs de RET-He semblent diminuées en cas de stade débutant de MRC, de crise aiguë sur fond de MRC ou lors d'anémie normocytaire hypochrome. Cependant, une étude complémentaire recrutant un plus grand nombre de chats atteints de MRC est nécessaire pour rechercher à nouveau une éventuelle association statistique entre la présence d'une anémie et l'observation d'une valeur de RET-He inférieure à l'intervalle de référence. Enfin, l'étude concomitante des paramètres sanguins du métabolisme ferrique (ferritine, transferrine, hepcidine) aurait été souhaitable pour une meilleure interprétation des données.[-]