L'étude concerne un échantillon de 44 loutres Lutra lutra, dont 42 d'origine sauvage, collectées dans les marais de l'Ouest de la France, et deux de captivité. Après avoir examiné les caractéristiques démographiques des populations de la région ainsi que l'état général des individus, les concentrations de plusieurs éléments traces (cadmium, cuivre, mercure, sélénium et zinc) ont été déterminées par spectrométrie d'absorption atomique dans le foie, le rein, le muscle, auxquels il faut ajouter les poils, l'encéphale et la graisse pour le mercure. La distribution des éléments dans l'organisme n'est pas influencée par le sexe. Les concentrations tissulaires de cadmium et de mercure, éléments non-essentiels, sont plus élevées chez les adultes que chez les juvéniles.[-]

La loutre européenne est un mammifère sub-aquatique de la famille des mustélidés. Elle a subi, au cours de ce siècle, un déclin dramatique dans toute l'Europe. D'abord victime d'une extermination massive due à la chasse, elle a ensuite souffert de la destruction de son habitat, du dérangement et de la pollution des eaux, notamment celle causée par les organochlorés, les PCB et le mercure. Les moyens de sauvegarde de la loutre sont décrits. La reproduction de la loutre constitue un domaine encore obscur. Tous ses aspects actuellement connus, ainsi que ceux observés au Centre de Reproduction de la Loutre d'Hunawihr (Alsace), sont développés. Les aspects de l'écologie de la loutre importants à connaitre en vue d'une réintroduction, ainsi que les étapes et les contraintes relatives à la mise en oeuvre d'une telle opération, sont exposes. Enfin, l'intérêt de la réintroduction est discuté en regard du choix qui consiste à préserver les populations existantes et permettre leur épanouissement.[-]