Alors que la tétanie d'herbage des bovins adultes est une affection bien caractérisée et relativement fréquente, l'hypomagnésémie du veau est beaucoup moins étudiée bien qu'elle puisse avoir de sérieuses conséquences en élevage. L'hypomagnésémie du veau est plutôt liée à une carence chronique contrairement à l'hypomagnésémie des adultes qui est une affection aigue. En effet, le lait maternel n'est pas assez riche en magnésium pour compenser l'augmentation des besoins en magnésium du veau et la diminution de l'absorption intestinale qui s'opère avec l'âge. La confirmation d'une hypomagnésémie nécessite la réalisation d'un dosage du magnésium, sur le sang en dehors d'un épisode de crise, le LCR après une crise et jusqu'à 12h post mortem ou enfin l'humeur vitrée jusqu'à 48h post mortem.Parmi l'ensemble des motifs de dosage, les « crises de tétanie », les « convulsions », les « troubles neurologiques » ainsi que les « morts subites » sont les plus associés à de l'hypomagnésémie, aboutissant dans deux tiers des cas à un résultat d'hypomagnésémie dont une sur deux est une hypomagnésémie sévère. La prévalence des hypomagnésémies semble augmenter en fin d'hiver avec un maximum en mai à la mise à l'herbe. Le magnésium urinaire est un bon indicateur de carence en magnésium même en l'absence d'hypomagnésémie sanguine. Les autres paramètres biochimiques dont l'analyse est souvent demandée en même temps que le magnésium sanguin semblent d'intérêt limité lorsque l'hypomagnésémie est suspectée. Ce travail rassemble et apporte des informations importantes pour mieux comprendre et prendre en charge les hypomagnésémies chez les veaux.[-]