Le bien-être animal en élevage porcin recquiert aujourd'hui de limiter l'apparition et l'impact de comportements délétères tels que la caudophagie pour pouvoir arrêter la caudectomie. Dans cet objectif, nous avons besoin de mieux comprendre ces comportements. L'étude présentée ici s'intéresse à la détection précoce et la gestion des épisodes de caudophagie chez des porcs n'ayant pas subi de caudectomie. Elle repose sur des observations réalisées dans un élevage conventionnel porcin Breton. Elle a été menée sur un nombre réduit d'épisodes, ses résultats doivent donc être considérés avec précaution. Des observations en continu des comportements sociaux et des scans des positions des queues ont été réalisés de sept jours avant à sept jours après la détection d'un épisode. Sur cette période, le nombre de morsures de queues observées un jour donné est corrélé aux nosings des queues et à la proportion de queues basses observées dans la case, et les comportements agonistiques autres que les morsures de la queue et des oreilles sont corrélés au jeu. En revanche, aucune tendance dans l'évolution des comportements observés pendant l'épisode n'a été mise en évidence. La proportion de queues basses dans une case augmente progressivement dans les 7 jours qui précèdent l'épisode, ce qui est en faveur de l'utilisation de cette position de queue pour détecter précocément la caudophagie. Lors de l'apparition de l'épisode, l'ajout d'objets manipulables (corde et sac de jute) a permis de diminuer le nombre de morsures le jour même de l'ajout. En revanche, cet effet ne semble pas persister les jours suivants.[-]

La caudophagie en élevage porcin représente une problématique majeure de bien-être et de santé animale. Selon les études, il est estimé que 30 à 70% des élevages porcins seraient concernés par ce phénomène en Europe. La maîtrise des nombreux facteurs de risque constitue la méthode prioritaire de prévention de la caudophagie. En cas de morsure, la mise en place d'un élastique sur la queue lésée est parfois appliquée comme mesure complémentaire, afin de prévenir le risque d'infection ascendante, stopper le saignement et ainsi diminuer les morsures de queue. Il n'existe actuellement pas de données scientifiques permettant d'évaluer l'intérêt de cette technique. Une enquête documentée par 74 vétérinaires praticiens a dans un premier temps révélé que 49% d'entre eux y avaient déjà eu recours. Dans un second temps, une étude a été conduite afin de vérifier l'intérêt de cette technique pour limiter la caudophagie ainsi que pour déterminer l'impact de la pratique per se sur les animaux en terme de douleur. Cinq élevages présentant des problèmes de cannibalisme ont été sélectionnés. Dans chaque élevage, des binômes de porcs mordus ont été constitués, comprenant un animal témoin et un animal traité, les deux ne différant que par l'application d'un élastique à la limite entre la queue saine et la partie lésée. Les porcs ont été appariés en fonction du stade lésionnel, de la salle et de la case. Des observations comportementales et cliniques individuelles ont été réalisées à J0, J1, J7 et J28, et ont révélé que la pose d'élastique est une méthode génératrice de douleur aiguë. Elle semble cependant diminuer les morsures de queue : cela s'est objectivé par moins de traces de sang frais. Un prolongement de cet essai sur un échantillon plus grand permettra de confirmer ces premiers résultats. Si cette méthode s'avère efficace, il serait intéressant d'évaluer les effets de l'administration d'un analgésique sur les signes de douleur aiguë provoqués par l'élastique.[-]

L'anatomie comparée des différentes espèces domestiques est une science à laquelle ne peut échapper aucun docteur vétérinaire. De nos jours, l'apprentissage de cette science peut passer par l'utilisation de nombreux outils. Les logiciels représentant l'anatomie des espèces domestiques en trois dimensions sont un outil pratique, rapide et efficace afin d'optimiser la qualité de l'apprentissage. Cette thèse a pour objet de s'intégrer dans un projet de logiciel d'anatomie canine tridimensionnelle qui se veut à la fois dynamique, intuitif, précis et ludique : AnatoPlus. Les données d'ostéologie ont été collectées lors d'une précédente thèse d'exercice vétérinaire soutenue par Lucie Guyon en 2015. Deux ans plus tard, l'objectif est d'apporter le maximum de données scientifiques et graphiques sur les muscles du cou, du tronc et de la queue du Chien. Ces données seront conjointement associées aux résultats de trois autres thèses qui viendront compléter la représentation en trois dimensions de la myologie canine. La première partie de la présente thèse présentera globalement le projet AnatoPlus, elle posera également les bases fondamentales de l'ostéologie et de la myologie des régions étudiées. Ensuite, dans une seconde partie, seront développés le matériel et les méthodes utilisés afin de fournir les informations nécessaires à la progression du projet. La troisième partie exposera les résultats obtenus, à savoir, les tableaux descriptifs de chaque muscle ou groupe musculaire, les légendes des photographies de dissection, le recensement et les légendes des insertions musculaires os par os. Enfin, nous mettrons en lumière les points discutables et les limites atteintes.[-]