Avec la mondialisation rapide du commerce, la propagation mondiale d'espèces envahissantes marines par le biais des eaux de ballast et du biofouling est devenue une préoccupation majeure. L'introduction de nouvelles espèces peut modifier les écosystèmes et remettre en question la santé et l'économie de l'Homme, même dans les îles éloignées. Dans cette étude, nous avons réalisé une évaluation des espèces présentes dans des échantillons de biofouling provenant de six ports des îles de la Polynésie française, en utilisant la technique des code-barres génétique. Deux espèces invasives : Chthamalus proteus et Dendostrea frons ont été trouvées et représentent une forte proportion des individus codés à Port Phaeton (Tahiti), Bora Bora et l'atoll de Rangiroa. Chthamalus proteus est un possible vecteur de maladies bactériennes et, à de fortes densités, nuit aux espèces de mollusques originaires de Polynésie française ; Dendostrea frons est un vecteur connu du Perkinsus, un parasite protozoaire auquel l'huître perlière noire, pilier de l'économie polynésienne, est sensible. D'après les résultats, ces espèces menaçantes semblent s'être développées ces dernières années, et les risques estimés pour C. proteus, tant écologiques qu'épidémiologiques, sont plus élevés que pour D. frons. Le renforcement des mesures de biosécurité marine apparaît comme une nécessité afin de conserver ces écosystèmes uniques et les services qui y sont associés.[-]