De nos jours, l'inquiétude du consommateur vis à vis des problèmes de sécurité alimentaire, se traduit en partie par une forte augmentation de la consommation mondiale de produits biologiques. La France, longtemps leader européen, aura néanmoins attendu 1980 et la loi d'orientation agricole pour reconnaître officiellement cette agriculture qui refuse l'utilisation de produits chimiques de synthèse. Depuis, le nombre d'adeptes, longtemps considérés comme des marginaux, ne cesse de croître. De plus, la mise en place en 1998 d'un plan de promotion de l'agriculture biologique devrait encourager les agriculteurs, intéressés par cette philosophie agricole, à se convertir. Ainsi, la France redeviendra peut-être la référence européenne qu'elle à été. De nos jours, la production laitière biologique est devenue dans nos régions d'élevage une réalité incontournable pour le vétérinaire praticien. En effet, ce dernier se trouve de plus en plus confronté à cette technique d'élevage qui limite l'utilisation de notre médecine moderne aux seuls soins individuels d'urgence. Ainsi, afin de connaître les attentes de chacun, des enquêtes ont été réalisées auprès de vétérinaires ruraux et d'éleveurs laitiers biologiques. L'ensemble des résultats souligne fortement le désir de travailler en communauté. D'un côté, les éleveurs estiment que le vétérinaire est un élément indispensable à la réussite de leur activité biologique. De l'autre, les vétérinaires expriment la volonté d'établir un partenariat avec cette agriculture d'avenir. Seulement, pour ce faire, le vétérinaire devra en partie reconsidérer ses moyens d'intervention et utiliser de manière plus raisonnée tout l'arsenal thérapeutique dont il dispose. En effet, l'accent porté sur la prévention dans ces élevages devra se traduire pour notre profession par une vision plus globale de l'élevage et aussi une plus large ouverture vers les médecines alternatives.