La fonction rénale du chien est difficile à évaluer. Le taux de filtration glomérulaire ne pouvant être mesuré en usage courant, elle pourra être estimée par le biais de la créatininémie, de l'urémie et du ratio protéinurie/créatininurie. Lors d'insuffisance rénale chronique chez le chien, le rein s'adapte en augmentant l'efficacité de ses néphrons mais sa fonction décroît malgré tout progressivement. Les traitements médicaux et nutritionnels ne peuvent alors que retarder cette détérioration. Nous avons effectué dans cette thèse un regroupement et une analyse des données disponibles pour déterminer si la modulation de l'apport des acides gras poly-insaturés sous la forme d'oméga-3 et d'oméga-6 est susceptible d'influer sur la perte de la fonction rénale lors d'IRC chez le chien. Les AGPI assurent un rôle structural essentiel dans les membranes cellulaires et dans l'épiderme. Leurs dérivés sous la forme des prostaglandines, des thromboxanes et des leucotriénes régulent au niveau local l'agrégation des plaquettes, l'inflammation, la natriurèse, la vasoconstriction et, de ce fait, le taux de filtration glomérulaire. Alors qu'un apport élevé d'oméga-6 accroît l'hypertension glomérulaire et diminue le taux de survie lors d'IRC, les oméga-3 permettront le maintien de la fonction rénale en réduisant l'hyperlipidémie, en préservant la filtration glomérulaire et en atténuant la réponse inflammatoire. Il est souhaitable que les chiens souffrant d'IRC soient complémentés dans leur régime quotidien par un apport d'oméga-3 de 1 à 10 g/Mcal d'EM. Le ratio c)-6/co-3 devra être inférieur à 5 et d'autant plus faible que l'apport d'oméga-3 est élevé.