Neospora caninum est un protozoaire très proche de Toxoplasma gondii. Deux modes de transfert sont actuellement connus pour ce parasite : une voie "verticale" ou transplacentaire, d'emblée admise, et une voie "horizontale", par un cycle hétéroxène admettant le chien comme hôte définitif, identifié beaucoup plus récemment. La néosporose a une importance considérable en élevage bovin. En effet, celle-ci, responsable de troubles nerveux chez les veaux nouveau-nés, est surtout reconnue comme une cause majeure d'avortement chez les bovins, sans que n'en soient clairement identifiés les facteurs déterminants ou déclenchants. Le diagnostic de cette parasitose reste encore actuellement difficile à établir, car les méthodes disponibles en routine ne permettent que d'émettre une suspicion dans la plupart des cas. Les moyens de lutte contre cette affection sont eux aussi très limités, aussi les espoirs se tournent vers une prophylaxie médicale avec la vaccination qui fait actuellement l'objet de recherches très intenses. Au niveau du département des Hautes-Alpes, cette étude a permis de montrer qu'environ un bovin sur cinq a des traces sérologiques d'une infection par ce parasite. Cependant aucune différence significative n'a été mise en évidence entre la séroprévalence de ce parasite dans la population bovine des Hautes-Alpes et celle obtenue chez les bovins ayant avorté, ou encore celle d'un ensemble de cheptels ayant eu un épisode d'avortement chez des animaux sérologiquement positifs à Neospora caninum. Ces chiffres confirment donc la fréquence de ce "nouveau" parasite dans la population bovine et les limites des examens sérologiques dans le diagnostic de la néosporose.