Une saturation de la plaine est responsable d'une colonisation de l'amont des bassins versants de l'Imamba-Ivakaka avec mise en culture de pâturages. Cette concurrence dans l'utilisation de l'espace apparaît deux fois dans l'année. Lors de la mise en culture des bas-fonds, les fourrages spontanés, alimentation de fin de saison sèche, disparaissent chassant les zébus vers les collines. En saison des pluies, les rizières sont inaccessibles et les zones de pâturages de collines sont mitées par les cultures pluviales. Les vols de bétail obligent les bouviers à abandonner les pâturages lointains. La concentration du bétail sur de petites surfaces augmente alors les risques de surpâturage et de pathologies en saison des pluies. Outil de travail principalement, le zébu, en élevage extensif, est utilisé pour le trait et le battage du riz. La première phase du projet de VSF a montré que l'éleveur pratique une complémentation (paille de riz, affouragement en vert, manioc) franchissant alors un stade vers l'intensification. Lors d'une deuxième phase, ces pratiques sont réévaluées avec 106 enquêtes après 4 ans de projet. En outre, 55 enquêtes individuelles, 11 réunions avec une approche descriptive participative et un travail cartographique permettent de connaître les pâturages, leurs utilisateurs et leur gestion. Les pratiques d'alimentation reposent sur une stratégie de rationnement avec une efficacité limitée en période de travaux de saison des pluies. L'utilisation des pâturages conditionnée par le calendrier agricole et non par l'état des ressources, est collective. Les pâturages étant appropriés, une limitation d'accès ou une mise en culture est possible avec l'accord de la communauté. La gestion des ressources est minière, soumise au comportement alimentaire sélectif des zébus. Du fait de nouvelles utilisations du zébu (lait, fumure), les pratiques alimentaires actuelles doivent être soutenues et généralisées à l'ensemble du cheptel. De plus, une gestion des ressources pastorales spontanées devrait être un préalable à l'installation de prairies artificielles. Des formations aux éleveurs et bouviers sur les effets néfastes du pâturage sélectif et la constitution de comités de gestion des ressources devraient être alors envisagées.