La fièvre du Nil Occidental est une arbovirose au cycle épidémiologique complexe dans lequel les oiseaux jouent le rôle d'hôtes amplificateurs. Chez l'homme et le cheval, hôtes accidentels, le virus du Nil Occidental peut provoquer des méningo-encéphalites parfois mortelles. Découvert en 1937 sur le continent africain, le virus du Nil Occidental s'est ensuite rapidement propagé aux continents américain et européen en quelques dizaines d'années. Si l'épidémie la plus importante reste celle qui sévit aux Etats-Unis depuis 1999, la France a connu une épizootie en Camargue en 2000. Un système de surveillance de l'infection de l'avifaune par le virus du Nil Occidental a été mis en place dès 2001 en Camargue ; ses objectifs sont la détection précoce de toute circulation virale (détection de séroconversions sur des oiseaux sentinelles) et la détection de mortalité aviaire imputable au virus du Nil Occidental. A la suite de l'épisode de fièvre du Nil Occidental dans le département du Var en 2003 (7 cas humains et 4 cas équins), la zone géographique de surveillance pour la saison 2004 a été élargie aux départements des Pyrénées orientales, de l'Aude et du Var. Alors que le virus semble avoir circulé à bas bruit durant les années 2001, 2002 et 2003, l'année 2004 a été témoin d'une activité virale importante (13 séroconversions aviaires, 32 cas équins). Cette activité semble s'être limitée géographiquement à la Camargue et en particulier à la commune des Saintes Maries de la Mer (Bouches-du-Rhône). Si le système de surveillance de l'infection à virus du Nil Occidental des oiseaux des départements français du pourtour méditerranéen manque de sensibilité, il a tout de même révélé en premier la circulation du virus du Nil Occidental en 2004 et a donc rempli ses objectifs.