Giraffa camelopardalis est un mammifère ongulé artiodactyle et ruminant, appartenant à la famille des Giraffidés, dont la vie en captivité engendre l'apparition de troubles, notamment locomoteurs, et plus particulièrement ceux affectant la pousse de la corne des onglons. Outre la gestion des paramètres zootechniques, le parage est un point essentiel pour la prise en charge de ces affections podales. L'existence de ces troubles oblige les vétérinaires exerçant dans les parcs zoologiques à trouver des solutions préventives, voire curatives pour leur prise en charge. A ce titre, une meilleure connaissance de l'anatomie de la région et des techniques de parage est essentielle pour améliorer la qualité de ces actes. Pour cela, une étude de l'anatomie des parties distales des membres thoracique et pelvien à l'aide de dissections, de coupes anatomiques, d'images tomodensitométriques et de mesures de la morphologie de la boîte cornée a été entreprise afin d'établir les ressemblances et les différences existant avec les bovins domestiques. Cette analyse nous a permis de confirmer une forte similitude entre l'anatomie de cette région dans ces deux espèces, justifiant la possibilité d'adapter les techniques de parage utilisées chez les Bovins à celles utilisées chez les Giraffidés. En conséquence, une technique de parage inspirée de celle utilisée chez les ruminants d'élevage et développée par le docteur Alexis Lécu, praticien au Parc zoologique de Paris a été décrite. Celle-ci inclut notamment la réalisation de clichés radiographiques des onglons permettant d'affiner la justesse du parage. Depuis 1998, 23 girafes ont été parées avec cette technique et les résultats obtenus jusqu'à présent ont été analysés. La technique utilisée a permis de redonner un aplomb de bonne qualité lors de pousse excessive de la corne. Aucune complication directement liée à l'acte de parage lui-même (boiterie, fracture, etc.) n'a été observée à l'exception d'un cas de blessure superficielle sur un relevé difficile. Les seules difficultés rencontrées sont liées aux complications de l'anesthésie générale, indispensable pour réaliser cette intervention dans cette espèce. L'importance de la prise en charge simultanée des paramètres environnementaux est cruciale pour la réussite de l'intervention sur le long tenue. En raison du faible nombre d'animaux inclus dans cette étude, il conviendra néanmoins de confirmer ces premiers résultats sur un plus large effectif.