Le virus Schmallenberg (SBV) est un arbovirus qui a émergé en 2011, à l’origine d’une maladie non contagieuse des ruminants, principalement bovins, ovins et caprins, non zoonotique, transmise par piqûre de diptères hématophages, les culicoïdes. L’infection des ruminants se traduit cliniquement par trois formes : les formes inapparente, aigüe à l’origine de signes frustes chez les adultes, et une forme congénitale avec des répercussions beaucoup plus graves sur la reproduction avec des avortements, de la mortinatalité, des malformations congénitales chez les nouveau-nés, telles de l’arthrogrypose, ou de l’hydranencéphalie. L’objectif de cette thèse est d’explorer la pathogénie de l’infection dans l’espèce caprine. Quatorze chèvres gestantes de race Saanen ou Alpines, âgée de un à neuf ans, ont été réparties dans trois lots : les lots E et F, chacun composé de cinq chèvres, inoculées respectivement à 28 jours et 42 jours après insémination artificielle, et un lot témoin G, constitué de quatre chèvres. L’autopsie a révélé que dans les lots E et F, cinq foetus par lot étaient en cours d’autolyse donc morts avant l’autopsie de leur mère, avec peut-être un retard de croissance, alors qu’aucun foetus autolysé n’a été observé dans le lot G. Chacun de ces foetus autolysés contenait du génome viral. L’étude de la taille des foetus suggère que le SBV semble avoir un impact sur la gestation des chèvres gestantes en provoquant une mortalité foetale, voire embryonnaire, si l’inoculation des mères a lieu dans une fenêtre de sensibilité située 28 à 42 jours après la saillie. Cela remet en cause la surveillance actuelle de l’infection du SBV dans les élevages, basée sur les avortements et les malformations des nouveau-nés, débouchant vraisemblablement sur une sous-estimation des cas.