L'intoxication au Galega officinalis L. est déjà décrite en France au XIXe siècle, et reste un phénomène d'actualité. Alors cantonnée aux régions méridionales, elle est aujourd'hui présente sur l'ensemble du territoire français. Les animaux intoxiqués présentent une détresse respiratoire aiguë et des lésions nécropsiques pathognomoniques : un volumineux épanchement thoracique de couleur jaune qui coagule à l'air libre associé à un oedème pulmonaire. Le travail de compilation des données du CNITV de 1983 à 2012, l'enquête effectuée auprès des Laboratoires Départementaux, des Groupements de Défense Sanitaire (GDS) et de vétérinaires ainsi que les cas cliniques directement étudiés nous ont permis de mettre à jour les connaissances sur l'intoxication au Galéga en France, de confirmer ses caractéristiques symptomatologiques, lésionnelles et épidémiologiques. Il s'avère que plus de la moitié des Laboratoires, des GDS et des vétérinaires interrogés n'ont jamais entendu parler du Galéga officinal. L'intoxication reste foudroyante dans la plupart des cas ; si la morbidité est très variable et mal déterminée, la mortalité des animaux atteints est pratiquement de 100%. L'émergence de l'intoxication au Galega officinalis L. est en réalité un phénomène itératif. La population cible évolue : les bovins sont de plus en plus victimes de l'intoxication face aux ovins. Les zones à risque s'étendent : la plante invasive se répand sur le territoire français. La sporadicité de l'intoxication engendre une amnésie progressive de sa dangerosité.