Le dauphin du Yangtsé ou baiji (Lipotes vexillifer), est un cétacé endémique du plus long fleuve de Chine faisant l’objet de notre étude bibliographique. Décrit pour la première fois par les scientifiques occidentaux au début du XXème siècle, il est resté peu connu du grand public jusqu'à sa probable disparition déclarée en 2007. Ce dauphin était à la fois rare et atypique, par ses origines, sa morphologie et son habitat. Son extinction signifie la perte d'une famille entière, celle des lipotidés, et donc d'une partie de l'histoire de l'évolution. Après avoir analysé les éléments qui ont mené à son déclin, nous avons pu constater que malgré les propositions de plusieurs plans d'action, peu de mesures concrètes ont été mises en oeuvre pour protéger le baiji. Ce manque d'efficacité pour sa conservation nous amène à nous questionner sur le sort des autres cétacés de rivière, qui occupent certains fleuves d'Asie et d'Amérique du Sud : malgré la distance géographique qui les sépare, tous sont exposés à des menaces communes. En effet, ils risquent de s'éteindre dans les décennies à venir, du fait d’une pression anthropique croissante notamment sur la faune fluviatile, ce qui fragilise l’écosystème auquel elle appartient. Pourtant, cette faune comprend des espèces ayant une valeur esthétique, scientifique, culturelle ou économique. Pour éviter de suivre un scénario similaire au baiji, des zones efficacement protégées et surveillées peuvent être créées pour réduire la mortalité accidentelle ainsi que les captures délibérées de ces cétacés. Il est capital de préserver leur habitat, de s'orienter vers des techniques et un rythme d'exploitation plus durables associant les populations locales, si nous souhaitons continuer de bénéficier des ressources essentielles que nous procurent les systèmes d'eau douce.