La dysurie est un motif fréquent de consultation en médecine vétérinaire. Elle est la traduction clinique d’affections à l’origine d’une obstruction mécanique ou fonctionnelle des voies urinaires basses. Ces affections sont variées et, à l’exception des calculs urinaires, sont rares et encore mal comprises pour certaines d’entre elles. Leur diagnostic est de plus souvent long et difficile, et leur pronostic est sombre en l’absence d’un traitement adapté. C’est la raison pour laquelle il est fondamental que le vétérinaire sache reconnaître précocement une dysurie et adopte une démarche diagnostique et thérapeutique complète et exhaustive. Dans le but d’établir un état des lieux sur l’épidémiologie, le diagnostic, la prise en charge et le traitement des affections à l’origine de dysurie chez le chien, nous avons réalisé une vaste étude rétrospective regroupant tous les chiens atteints de dysurie et dont les symptômes n’étaient pas dus à des calculs du bas appareil urinaire présentés à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort entre 2002 et 2014, soit 86 cas. Nous avons ainsi pu dégager un certain nombre de caractéristiques propres à ces affections. Nous avons en effet pu montrer qu’il existe une prédisposition raciale du labrador vis-à-vis de la dyssynergie vésico-spinctérienne, sous réserve de l’absence de biais de confusion potentiels non étudiés ici. Nous avons d’autre part mis en évidence l’intérêt des études urodynamiques dans le diagnostic des affections à l’origine de dysurie, ainsi que dans l’identification de leurs complications. Enfin, nous avons pu souligner l’importance de rechercher la présence de ces complications, en particulier la présence d’une infection urinaire, vu la forte prévalence des infections urinaires à germe multirésistant chez les chiens dysuriques.