De par la diminution des marges, l’augmentation du niveau technique des éleveurs et l’évolution des mentalités vers la prévention, le développement de l’offre de service par le vétérinaire rural semble être une réponse adaptée au contexte actuel de l’élevage. Cependant on constate en réalité que les praticiens peinent à développer les prestations de services qu’ils proposent dans leur clientèle. Au travers de cette étude nous avons cherché à comprendre et objectiver les différences entre, d’une part, ce que proposent les vétérinaires en termes de service et de prévention, et, d’autre part, les attentes des éleveurs. Une double étude a donc été menée sur deux ans auprès des vétérinaires adhérents à la SNGTV et auprès d’un échantillon de deux clientèles d’éleveurs bovins du Nord-Est et Nord-Ouest de la France. L’enquête vétérinaire a permis de recueillir l’avis de 151 vétérinaires ruraux ou mixtes, issus de structures de taille moyenne à grande. Si les praticiens interrogés proposent pour la plupart de nombreux services, il semble que l’offre peine à se développer dans les clientèles. Avec la concurrence des autres partenaires d’élevage, et le contexte économique actuel de l’élevage, beaucoup sont réservés quant à l’avenir du monde rural mais la majorité des praticiens pense que l’évolution de l’activité rurale passera par un essor du service, de la médecine de troupeau et de la prévention. L’enquête éleveurs a permis de recueillir l’opinion de 30 éleveurs répartis équitablement entre deux clientèles. Du point de vue des exploitants, il apparait que la demande pour plus de service et de prévention est assez forte, mais les OPA sont depuis longtemps ancrés dans les exploitations. L’éleveur voit encore beaucoup son vétérinaire comme un urgentiste, et peu comme un conseiller. Le praticien rural a pourtant de nombreuses qualités selon l’éleveur : compétences solides, disponibilité et bon relationnel. Toutefois la visibilité des prestations proposées par les cliniques est médiocre, du fait notamment d’un manque de communication autour de l’offre vétérinaire. Enfin, le prix de ces prestations est encore considéré comme trop élevé ou inadapté par de nombreux éleveurs.