La maladie valvulaire dégénérative mitrale est la cardiopathie acquise la plus fréquente chez le chien. La variabilité de la fréquence cardiaque diminue avec l’avancement de la maladie constituant un facteur pronostique négatif. Cela correspond à une augmentation de l’activité orthosympathique au détriment du parasympathique ; les ?-bloquants pourraient empêcher cette stimulation cardiaque excessive délétère. Parmi ces molécules, le nébivolol, un ?-bloquant de 3ème génération possédant une action vasodilatatrice a fait ses preuves chez l’Homme dans le traitement de cardiopathies. En médecine vétérinaire, cette classe moléculaire ne fait pas partie de l’arsenal thérapeutique habituel dans cette indication, notamment en raison de la crainte d’effets secondaires et du faible nombre d’études cliniques. L’objet de ce travail est dans un premier temps d’évaluer la tolérance et l’effet du nébivolol et de l’association nébivolol et bénazépril sur la variabilité de la fréquence cardiaque chez des chiens Beagle sains. Dans un second temps, ces traitements ont été testés sur des Cavaliers King Charles Spaniel malades asymptomatiques avec appréciation de la tolérance métabolique et de l’effet sur la variabilité de la fréquence cardiaque, l’électrocardiogramme et les paramètres échocardiographiques. Les résultats ont montré une augmentation de la variabilité de la fréquence cardiaque avec le traitement associatif sans modification des paramètres échographiques suggérant un effet cardioprotecteur. Mais des études sur une plus grande cohorte et à long terme pourraient permettre de préciser les effets métaboliques de cette association et d’estimer la médiane de survie des animaux malades.