L’alopecia areata est une affection cutanée auto-immune rarement diagnostiquée en médecine vétérinaire. Le but de notre travail a été d’une part de rassembler les données sur cette affection chez l’homme et les espèces animales dans lesquelles elle a été décrite, d’autre part de décrire un cas clinique diagnostiqué chez le chat, une nouveauté dans cette espèce. Des similitudes ont été mises en évidence dans la pathogénie de l’alopecia areata, suggérant une possible conservation des mécanismes génétiques impliqués dans les différentes espèces atteintes. Il existe également des singularités pour chaque espèce atteinte d’alopecia areata. L’alopecia areata est peu répandue chez les animaux et certainement sous-diagnostiquée. Nous proposons qu’elle soit intégrée aux hypothèses étiologiques considérées dans le diagnostic différentiel d’une alopécie chronique et non prurigineuse chez le chat. Les autres hypothèses incluant les dermatophytoses, la démodécie, l’effluvium télogène et la pseudo-pelade peuvent être exclues à l’aide d’examens complémentaires. La maladie étant médiée par des lymphocytes T CD8 et CD4, l’examen histopathologique de biopsies cutanées sera la référence pour confirmer in fine l’hypothèse retenue par exclusion. Les traitements immunomodulateurs seront prescrits, en s’assurant au préalable du statut immunologique du sujet. Les corticoïdes, la ciclosporine et de nouveaux outils thérapeutiques tels que les inhibiteurs des Janus kinases, semble-t-il pertinents pour cette affection, pourront être utilisés.