La biosécurité est une notion ayant fait son apparition dans les années 1990, décrivant les principes et mesures permettant de limiter l'introduction et la propagation d'agents pathogènes dans un troupeau et protéger ainsi la santé animale et humaine. Après plusieurs épizooties d'importance en France en élevage industriel, la biosécurité y a été progressivement réglementée, en élevages avicoles et porcins majoritairement. En élevage bovin, la réglementation n'est pas aussi stricte et peu de mesures de biosécurité sont actuellement mises en œuvre. Dans le contexte épidémiologique de tuberculose dans certaines zones de France, les mesures de biosécurité en élevage sont pourtant indispensables.Après avoir expliqué la notion de biosécurité, détaillé les mécanismes expliquant les différences d'application de biosécurité selon les filières et les mesures spécifiques dans la lutte contre la tuberculose, cette thèse présente une étude portant sur l'évaluation des connaissances, des pratiques et des perceptions sur la biosécurité de vétérinaires en clientèle rurale et de représentants des GDS de deux départements aux profils contrastés. Cette thèse a notamment permis d'explorer la perception de ces acteurs pour comprendre en partie les freins et leviers à l'application de la biosécurité en élevage bovin, via la réalisation d'entretiens semi-directifs. Les résultats ont montré une bonne connaissance théorique de la biosécurité par les vétérinaires ruraux et les représentants des GDS, particulièrement de la biosécurité externe par rapport à la biosécurité interne. Les mesures de biosécurité en élevage n'étaient pas appliquées de la même manière par tous les vétérinaires et les éleveurs de la clientèle (désinfection de bottes, réutilisation de seringues, port de gants, passage par le pédiluve, etc.). Les principaux freins cités par les vétérinaires et les représentants des GDS étaient l'absence de matériel en élevage, l'habitude, le manque de temps et les limites financières pour les éleveurs. Les vétérinaires ont également identifié l'absence de mesures mises en place par les éleveurs comme frein à leur propre application de mesures en élevage. Le rôle de conseil du vétérinaire était clairement identifié par ces derniers mais non mis en application en élevage, ceux-ci attendant que les éleveurs appliquent des mesures de biosécurité dans leur élevage avant de les appliquer eux-mêmes. Les vétérinaires avaient des attentes envers les GDS et inversement, mais ces attentes respectives ne semblaient pas connues par les deux partis. Plusieurs solutions pour pallier les freins identifiés peuvent être investiguées et proposées, comme la mise en place de protocoles standardisés dans l'application de mesures de biosécurité par les vétérinaires ou une sensibilisation des vétérinaires à leur rôle de conseil en élevage.

Url / Doi : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03979065/file/A-2022-100.pdf

Téléchargeable : Oui

N° de thèse : 100

Bibliogr. p. : 89-93

Titre anglais : Biosecurity knowledge's, pratices'and perception's overview in cattle breeding by veterinarians and representatives of the local farmer association for sanitary defence: study by conducting semi-structured interviews in two french departments

Résumé anglais : The notion of biosecurity appeared in the 90's to describe premises and measures to limit introduction and spread of infectious agents in cattle and protect human and animal health. After several epizootics in France in intensive animal farming, many biosecurity measures progressively became mandatory, mainly in pig and poultry farming. In cattle, regulation is less strict, and few measures are set up. However, in France, the epidemiological context of tuberculosis in cattle makes biosecurity measures necessary. After explaining the notion of biosecurity, detailing mechanisms explaining biosecurity application's differences between cattle and intensive animal farming and measures against tuberculosis, this thesis investigate knowledge of biosecurity and practice of rural veterinarians and representatives of the local farmer association for sanitary defence (GDS) in cattle farms of two contrasted departments in France. This thesis allows to explore their perception to understand barriers and levers in biosecurity application in cattle, by conducting semi-structured interviews. Results showed that rural veterinarians and members of GDS had great knowledge of biosecurity, especially about external biosecurity compared to internal biosecurity. Biosecurity measures in cattle were not set up in the same way by veterinarians and farmers (boots sterilisation, multiple usage of syringes, wearing gloves, passing by the foot bath, etc.). The main barriers mentioned by veterinarians and members of GDS were the lack of equipment in farms, habits, the lack of time and financial difficulties for farmers. Veterinarians also identified the lack of biosecurity measures in cattle farms as a drag of their own application of measures. They identified their role of councilfor the farmer. However, they don't apply it in cattlefarms, waiting for the farmers to do it. Veterinarians had expectations towards GDS's members and vice versa, but each party wasn't aware of these expectations. Several solutions could be investigated and suggested, as standard protocols for veterinarians biosecurity practices or raising awareness of the council role the veterinarians should play.

Mots-clés anglais : Biosecurity . Cattle . Tuberculosis . Drags . Veterinarians . GDS . France

Directeur de Thèse : Rivière, Julie ; Guétin-Poirier, Valentine

Assesseur / Examinateur : Delsart, Maxime

Type de fond : Fonds contemporain

Emprunt/Réservation