Le parasitisme des génisses laitières de première année de pâture a été largement étudié ces vingt dernières années en Europe. Les recherches pour la mise en place d’un traitement anthelminthique ciblé sélectif vis-à-vis des strongles digestifs ont fait l'objet de travaux plus récents dans le nord de l'Europe. En revanche, de tels travaux sont plus rares en France, voire inexistants. Les objectifs de cette étude sont de décrire des paramètres parasitologiques durant la première saison de pâture sur plusieurs lots de génisses et de les relier à la croissance des animaux. 312 génisses non vermifugées, réparties en 13 lots dans 8 exploitations de l’Ouest de la France ont été suivies à 3 reprises pendant une saison de pâture. Le parasitisme est principalement représenté par Cooperia en 1ère partie de saison suivi d’Ostertagia en 2nde partie. Les valeurs coproscopiques sont élevées durant la 1ère phase tandis que le pepsinogène sanguin et les taux d’anticorps anti-Ostertagia (ELISA) augmentent durant la 2nde phase. Le lien entre indicateurs parasitologiques et croissance est établi pour les valeurs en ELISA tandis que le score de souillure s’avère l’indicateur clinique le plus pertinent, en lien avec les données parasitologiques (pepsinogène et ELISA) et de croissance. Les corrélations existant entre les valeurs obtenues à mi-saison et les valeurs obtenues en fin de saison pour les paramètres pepsinogène, ELISA et GMQ, permettent d’envisager un traitement anthelminthique précoce des animaux à faible croissance à la mi-saison. Ces données sont globalement cohérentes avec les résultats des travaux antérieurs publiés dans d’autres pays d’Europe.