Le bien-être animal (BEA) est une préoccupation de plus en plus présente dans l'esprit du grand public, il permet de limiter les accidents dans les exploitations et d'améliorer les performances économiques. La relation Homme – Animal (RHA) est une composante importante du bien-être. De ce fait l'évaluation du bien-être en élevage passe par l'évaluation de la RHA. Certains tests pour mesurer la RHA existent déjà, notamment chez les bovins, mais pour le moment très peu d'études ont été menées sur les ovins qui seront donc l'objet de cette recherche. L'étude des capacités sensorielles et le comportement des ovins a révélé que ces animaux ont des sens très développés qui participent fortement à leur mode de vie grégaire et à l'établissement d'une hiérarchie de type bidirectionnelle. La capacité des ovins à différencier et à se souvenir des Humains ainsi que le fort stress créé par l'isolement sont des facteurs importants à prendre en compte pour l'établissement d'un test de la RHA. Il est aussi essentiel qu'un test soit pertinent, c'est à dire valide et fiable pour être intéressant sur le terrain. Après une étude des différents tests existants, un test de la RHA avec un Homme mobile et dans le lieu de vie des animaux a été proposé. Une étude des capacités de ce test à détecter une modification de la RHA ainsi que de sa répétabilité et de sa reproductibilité, a été mise en place pour en analyser la pertinence. L'étude a été réalisée sur la ferme expérimentale d'AgroParisTech (Grignon) avec des brebis de race romane. Un évaluateur est passé devant les animaux et les réactions de fuite de ces derniers ont été notées. Une désensibilisation systématique a ensuite été réalisée sur une partie des animaux afin de diminuer leur réactivité vis-à-vis de l'Homme. Un second passage a alors été réalisé afin de voir si les réactions des animaux avaient été modifiées. Le test proposé apparaît comme prometteur mais il manque de pertinence. D'autres études sur un plus grand nombre d'animaux et en modifiant le système de notation des réactions semblent nécessaires. Mesurer correctement la RHA pourrait permettre de créer un label BEA et ainsi de valoriser les bonnes pratiques en élevage.[-]