Les affections ischémiques ont une place importante en médecine à cause de leur diversité, de leur impact médico-social et des conséquences dont elles peuvent être responsables pour le patient. Les anesthésiques halogénés sont connus depuis de nombreuses années et sont étudiés pour leurs effets protecteurs d'organe dans un contexte d'ischémie, notamment du myocarde et du cerveau. Au total, ce manuscrit regroupe 563 articles extraits des bases de données Google Scholar et PubMed principalement grâce aux mots clés suivants : «Halogénés», «Isoflurane», «Sévoflurane», «Desflurane», «Halothane», «Ischémie», «Reperfusion», «Cardioprotection», «Neuroprotection». La date de parution n'a pas constitué un critère d'exclusion, mais les articles publiés avant 2000 ont pu être laissés de côté au profit d'articles plus récents, notamment pour les aspects cliniques du sujet, ainsi que pour l'épidémiologie des affections ischémiques. Des revues ont été utilisées mais la majorité des données est extraite d'articles isolés. Les résultats sont prometteurs et encourageants. Les anesthésiques halogénés agissent par modulation des effets indésirables induits par l'ischémie et la reperfusion à l'échelle cellulaire en diminuant la production d'espèces réactives de l'oxygène, inhibant l'ouverture du pore de transition de perméabilité mitochondriale, en stabilisant l'équilibre électrolytique et ionique, et via de nombreux autres facteurs gravitant autour de l'acteur principal : la mitochondrie. Ils sont responsables d'une diminution des lésions cellulaires et tissulaires in vitro et in vivo. Cliniquement, les résultats ne sont pas homogènes mais un grand nombre de publications semble indiquer un effet bénéfique à court et long terme en comparaison avec d'autres agents anesthésiques, bien qu'aucun consensus n'ait encore été publié sur le sujet. Les données issues d'études menées sur les chiens et les chats sont limitées, et doivent être en majorité extrapolées avec précaution à partir de résultats obtenus sur d'autres espèces. [-]