L'arthrose canine est une affection évolutive, douloureuse, pouvant toucher une ou plusieurs articulations et devenir très handicapante. Actuellement, il n'existe aucun moyen de la guérir et son traitement vise essentiellement à soulager la douleur et conserver la mobilité de l'animal. Parmi le panel d'options thérapeutiques dont disposent les vétérinaires, les infiltrations articulaires commencent à susciter de plus en plus d'intérêt. En effet, elles présentent l'avantage, sur les traitements per os, de cibler spécifiquement la ou les articulations atteintes et d'avoir une absorption systémique limitée occasionnant de ce fait très peu d'effets indésirables. Elles peuvent donc être proposées à des animaux ne supportant pas ou n'ayant pas répondu aux traitements per os standard. En outre, lorsqu'elles sont efficaces, le soulagement des symptômes (douleur et boiterie) est d'assez longue durée (6 à 12 mois) diminuant ainsi les doses d'anti-inflammatoires per os nécessaires. Plusieurs produits d'infiltration ont déjà une autorisation de mise sur le marché (AMM) chez le chien et le choix repose sur les spécificités du patient. Les corticoïdes (triamcinolone et méthylprednisolone) sont surtout intéressants lors d'une inflammation aiguë ou de synovite chronique, mais ont une courte durée d'action. L'acide hyaluronique, en monothérapie ou associé aux corticoïdes, est adapté aux inflammations aiguës et à l'arthrose avec une durée d'action variable. Les hydrogels de polyacrylamide sont utilisés avec des résultats prometteurs chez le cheval, mais restent actuellement hors AMM chez le chien. Les nouveaux traitements actuellement proposés chez l'homme, comme les produits d'orthobiologie (plasma riche en plaquette ou cellules souches mésenchymateuses), restent encore à l'état expérimental chez l'animal. Ils pourraient fournir un véritable soulagement à long terme en permettant une immunomodulation ciblée de l'environnement articulaire. Enfin, la radiosynoviorthèse, qui consiste à injecter, chez le chien, du Sn-117m en intra-articulaire, n'a fait l'objet que de quelques études aux résultats plutôt encourageants. Toutefois, les autorisations nécessaires à la réalisation de cette technique limitent son utilisation en pratique.[-]