Dans un contexte de problématiques de recrutement et de maillage territorial difficile à maintenir en zone rurale, l'auteure a étudié la perception et le ressenti des étudiants vétérinaires en formation concernant la pratique en clientèle. Il s'agit de confronter leur vision actuelle à leurs attentes et d'essayer de comprendre leurs perspectives à cet égard. A cette occasion, les étudiants des ENVF de la A2 à la A6 ont été soumis à une enquête en fin d'année 2023. Le traitement des réponses révèle que la part d'étudiants souhaitant délaisser la profession ou devenir non-praticien reste faible mais croit au fil du cursus. La grande majorité des futurs vétérinaires souhaitent exercer en pratique « canine », exclusive ou non, d'abord en salariat puis en association dans des cliniques de quatre à six vétérinaires. La moitié des étudiants envisagent d'exercer une pratique rurale, toutefois, cette envie décroit au fil du cursus malgré des stages rendus obligatoires. Des changements d'orientation et de perception s'opèrent lors du cursus, par des expériences vécues, mais également en lien avec une certaine désillusion et des craintes grandissantes à l'égard de l'exercice en clientèle concernant l'équilibre vie privée-vie personnelle, le salaire et la relation avec des clients jugés parfois difficiles. Les rotations cliniques dans les CHUV incarnent l'expérience incitant le moins à devenir praticien.[-]