Cette thèse étudie 318 cas de dyspnée féline présentés au service des Urgences d'Oniris entre janvier 2018 et décembre 2022. Ses objectifs étaient de déterminer la prévalence de chaque cause de dyspnée et d'identifier si certaines données épidémiologiques, anamnestiques ou cliniques peuvent orienter le praticien vers une cause de dyspnée, en particulier cardiaque, respiratoire, traumatique ou néoplasique. Il apparaît que, au sein des données de l'anamnèse, peu d'éléments sont discriminants pour orienter le diagnostic. Une perte de poids oriente vers une atteinte chronique. Lors de l'examen clinique, une hypothermie, la présence d'une arythmie ou d'un bruit de galop sont en faveur d'une origine cardiaque. L'auscultation pulmonaire et la valeur de la fréquence respiratoire n'orientent pas vers une cause particulière. La première cause de dyspnée est une origine purement respiratoire, puis vient les affections cardiaques, puis les traumas et les néoplasies. La tumeur la plus fréquente est le lymphome. Environ un tiers des épanchements pleuraux sont d'origine cardiaque, un peu moins d'un quart sont des pyothorax. A court terme les chats dont l'origine de la dyspnée est respiratoire ont le meilleur taux de survie, viennent ensuite les chats avec une atteinte cardiaque puis traumatique puis néoplasique.[-]

L'échocardiographie focalisée (focused cardiac ultrasound [FOCUS]) est un outil diagnostic très intéressant chez le chien présenté en urgence pour des symptômes tels que dyspnée, tachypnée, syncope, hypotension ou épanchement cavitaire car elle permet rapidement d'identifier des affections cardiovasculaires sévères pouvant occasionner ces signes cliniques. Sûre et rapide, elle consiste à examiner quelques coupes standards pour rechercher des anomalies spécifiques (de la taille des cavités cardiaques ou de la fonction systolique), en particulier les coupes parasternales droites, petit axe, transpapillaire (visualisation du ventricule gauche [VG]) et transaortique (atrium gauche [AG] et aorte [Ao]) et les coupes sous-xyphoïdiennes (pour examiner la veine cave caudale [VCC] et l'apex cardiaque et rechercher un épanchement péricardique [EPC]). Associée aux autres techniques d'échographie ciblée (dont l'échographie pulmonaire) et aux informations recueillies par l'anamnèse et l'examen clinique, elle permet la reconnaissance des cardiopathies gauches ou droites sévères responsables d'insuffisance cardiaque congestive (ICC) gauche (œdème pulmonaire) ou droite (ascite) respectivement. En présence de signes cliniques d'ICC gauche, la FOCUS facilite la reconnaissance d'une maladie valvulaire dégénérative mitrale (MVDM) ou d'une cardiomyopathie dilatée (CMD). Lors de diagnostic clinique d'ICC droite, elle permet les examens de la VCC, des veines hépatiques et du ventricule droit (VD) et oriente le diagnostic vers une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), une cardiopathie congénitale, une valvulopathie tricuspidienne dégénérative ou une néoplasie. La FOCUS représente également l'outil diagnostic le plus intéressant pour établir immédiatement s'il existe ou non un EPC avec tamponnade cardiaque chez un chien en collapsus en permettant de le visualiser et de le caractériser. S'il est présent, elle s'avère également utile pour l'échoguidage de la péricardiocentèse aussi bien diagnostique que thérapeutique. Enfin chez un animal en état de choc indifférencié, la FOCUS devient une aide thérapeutique précieuse en permettant d'exclure les affections ne répondant pas au traitement par réanimation liquidienne (CMD, EPC avec tamponnade, défaillance myocardique septique ou embolie pulmonaire massive).[-]