La mise en évidence en 2011 d'une forte prévalence de l'hypocalcémie subclinique (HSC) au vêlage au sein des élevages laitiers américains (37 % des vaches sous le seuil de 80 mg/L a conduit les chercheurs à s'intéresser davantage à cette situation encore très méconnue. Ainsi, malgré une absence de consensus sur son seuil de définition, les dizaines d'études publiées ces dernières années confirment que l'HSC touche une part importante de vaches autour du vêlage et ce dans la plupart des pays, y compris la France. Cependant, aujourd'hui encore de nombreuses zones d'ombre subsistent quant à ses facteurs de risque et surtout ses éventuelles conséquences. Dans l'optique d'apporter des données supplémentaires à l'échelle française, une étude a été initiée dans une clientèle vétérinaire des Vosges, dans l'Est de la France. Au total, 96 vaches composent l'échantillon. Pour chacune d'entre elle, la calcémie a été mesurée en moyenne 4,9 jours avant le vêlage, dans les 12 h suivant ce dernier puis à 24 h, 48 h, 72 h, 7 jours et 14 jours post-partum (PP) tant que la calcémie mesurée demeurait strictement inférieure à 86 mg/L. Au sein de l'échantillon, 61,5 % des vaches ont présenté une calcémie inférieure à 86 mg/L lors de la prise de sang réalisée avant le vêlage et/ou dans les 12 h post-partum, une prévalence qui atteint 36,5 % lorsque le seuil de 80 mg/L est considéré. Indépendamment du seuil, plus d'un quart des vaches en hypocalcémie subclinique au vêlage l'était toujours 72 h après (26,4%). De la même manière que pour l'hypocalcémie clinique, les vaches à trois lactations ou plus étaient significativement plus atteintes que les vaches à deux lactations ou moins (p < 0,05) tout comme celles présentant la production laitière la plus élevée lors de la lactation précédente (p = 0,01). Les vaches atteintes d'HSC au vêlage (< 80 mg/L) ont été significativement plus touchées par la cétose subclinique (p < 0,05) et ont présenté une production laitière plus élevée au contrôle laitier réalisé entre 21 et 60 jours PP (p < 0,01) avec un taux protéique plus faible (p < 0,01). En outre, en considérant cinq affections du post-partum (cétose subclinique, mammites, rétention placentaire, infections utérines et anomalies de la cyclicité ovarienne), les vaches atteintes d'au moins l'une d'entre elles ont présenté une calcémie moyenne significativement plus basse au vêlage (p < 0,05). Enfin, en considérant le seuil de 80 mg/L, le nombre de vaches en hypocalcémie subclinique au vêlage atteintes d'au moins une des cinq affections tendait à être significativement plus élevé (p = 0,053).
[-]
La mise en évidence en 2011 d'une forte prévalence de l'hypocalcémie subclinique (HSC) au vêlage au sein des élevages laitiers américains (37 % des vaches sous le seuil de 80 mg/L a conduit les chercheurs à s'intéresser davantage à cette situation encore très méconnue. Ainsi, malgré une absence de consensus sur son seuil de définition, les dizaines d'études publiées ces dernières années confirment que l'HSC touche une part importante de vaches ...