Les maladies métaboliques à l'origine de décubitus en péri-partum sont nombreuses en élevage bovin laitier ; pour le vétérinaire, l'élaboration d'un diagnostic et d'un pronostic est difficile et aléatoire et les échecs thérapeutiques sont fréquents. De plus, à la suite d'un décubitus prolongé, des lésions neuromusculaires irréversibles peuvent apparaître et entraîner la mort. Cette étude sur 91 cas cliniques de vaches en décubitus péri-partum d'origine métabolique recueillis dans une clientèle vétérinaire a pour objectif de déterminer les paramètres les plus pertinents pour l'élaboration d'un diagnostic, d'un pronostic et pour la mise en place d'une conduite à tenir standardisée. Cette étude confirme que les troubles électrolytiques sont fréquents sur des vaches en décubitus : 85% d'hypocalcémie, 60 % d'hypophosphatémie et 45 % d'hypokaliémie. Les bovins de l'étude présentent également des lésions hépatiques (55 %) et musculaires graves (60 %). Les paramètres pronostiques sont de divers ordres : facteurs de l'anamnèse (conditions du vêlage et moment d'apparition du décubitus par rapport au part), données cliniques (fréquence cardiaque) et paramètres biologiques (cholestérolémie, phosphatémie, calcémie, activité de la créatinine kinase et chlorémie). En pratique vétérinaire, face à des vaches en décubitus, il semble pertinent d'effectuer de façon systématique, avant traitement, un prélèvement sanguin. En cas d'échec thérapeutique, des dosages biochimiques sont effectués de façon à évaluer la présence de perturbations métaboliques et le pronostic. La confrontation de ces résultats biologiques avec l'anamnèse, le tableau clinique et le contexte (valeur de l'animal et motivation de l'éleveur) permet d'orienter la décision thérapeutique en réajustant le traitement mis en place ou en conseillant l'euthanasie.