Les serpents, en tant que nouvel animal de compagnie, sont de plus en plus fréquemment rencontrés en clinique. Nous possédons actuellement peu de données sur les caractéristiques de leur barrière cutanée. Cette étude propose un état des lieux de la bibliographie disponible sur la peau des serpents et ses affections. Une étude expérimentale menée sur 36 individus de quatre genres différents consistant en la mesure de trois paramètres (perte insensible en eau, taux d'hydratation et potentiel hydrogène) sur cinq zones du corps des serpents montre que la barrière cutanée des serpents des genres Python et Boa est plus perméable ventralement, que la peau des Lampropeltis et des Pythons présente un taux d'hydratation plus faible ventralement et que la peau des Pythons en zone caudo-ventrale est plus acide qu'ailleurs. Par ailleurs, une étude prospective sur 242 cas menée dans 4 structures vétérinaires met en évidence les genres Python, Boa, Morelia et Pantherophis comme les plus fréquemment présentés en consultation. Les affections dermatologiques sont fréquentes, représentant 17% des cas et le troisième motif de consultation. Les étiologies traumatiques sont très représentées (abcès, abrasions, brûlures, morsures, griffures…) et sont dans 80% des cas liés à un défaut environnemental. Les serpents de l'espèce Boa constrictor semblent prédisposés aux abcès rostraux, ce qu'on attribue à leur caractère vif et anxieux. Les traitements mis en place pour des affections cutanées comportent dans 88% des cas une antibiothérapie, ce qui est préoccupant dans le contexte actuel de surveillance des résistances aux antibiotiques des micro-organismes pathogènes.[-]