Le secret professionnel est une notion clé de toute activité médicale, il est l'un des fondements de la confiance du patient, ou du propriétaire en médecine vétérinaire. Il reste cependant une notion floue et mal maîtrisée des vétérinaires en France. En particulier, il peut poser problème lors de la déclaration de cas de maltraitances animale rencontrés au cours de l'exercice professionnel vétérinaire. Dans ce contexte, la première partie de cette thèse expose la réglementation concernant le secret professionnel, le bien-être et le droit animal. Son objectif est d'en établir les applications et les limites lors de l'exercice de la profession vétérinaire. Elle détaille également les moyens dont le vétérinaire dispose pour déclarer les cas de maltraitance animale qu'il suspecte au cours de son exercice, ce qu'il est possible de faire dans ce cas, ou non. La deuxième partie est une enquête auprès des vétérinaires qui a pour but de recueillir leur vision du secret professionnel, leur exposition à la maltraitance animale au quotidien, leur manière de la gérer ainsi que leur connaissance des lois et des démarches à réaliser. 50 vétérinaires ont répondu à ce questionnaire, ce qui a permis de dégager les principales problématiques de la déclaration des cas de maltraitance lors de l'exercice. Les trois causes principales de réticence à la déclaration cités par les vétérinaires étaient le manque de preuves, la peur des conséquences ainsi que le manque de connaissance à ce sujet. Pour finir, en réponse aux difficultés rencontrées par les vétérinaires et aux questions qu'ils ont pu formuler à travers le formulaire, des fiches d'information à destination ont pu être rédigées : « Le secret professionnel, qu'est-ce que c'est ? »[-]

Le lien entre les violences envers les humains et les maltraitances animales est aujourd'hui établi, et doit mener à une approche pluridisciplinaire de ces violences. Ainsi, à l'heure du concept « One Health », les professionnels vétérinaires ont un rôle essentiel dans cette approche. Cependant, ces derniers manquent de formations et de confiance en eux pour établir un diagnostic de maltraitance animale, et de connaissances à propos du lien de ces maltraitances avec les violences domestiques. Ainsi, ils ne se sentent pas légitimes de déclencher les démarches nécessaires à l'accompagnement des victimes et au signalement de leur situation aux autorités compétentes. Pourtant, le traumatisme non accidentel doit toujours faire partie du diagnostic différentiel lors de la consultation d'un animal (poly)traumatisé et le lien avec de potentielles violences domestiques doit être conscientisé par les équipes vétérinaires. Ainsi, des protocoles pré-établis et des formations (avec des exercices de mises en pratique) doivent être mises en place au sein des établissements vétérinaires pour faciliter la gestion de ces situations particulièrement délicates (et potentiellement dangereuses).[-]

Le syndrome de Münchhausen par procuration est un trouble factice rare où un perpétrateur va être à l'origine de la création de symptômes, de signes cliniques ou de résultats de laboratoire faisant croire à une maladie chez un substitut, le tout pour attirer l'attention de l'entourage et justifier une prise en charge hospitalière. Le substitut peut être un enfant, une personne âgée ou un animal. S'agissant d'une forme de maltraitance pour le substitut, il est important de pouvoir reconnaître une telle situation mais peu de littérature existe sur le sujet dans le domaine vétérinaire. Ce document décrit l'épidémiologie et les présentations cliniques de ce syndrome et notamment celles auxquelles les vétérinaires sont susceptibles d'être confrontés dans leur pratique. Un questionnaire a été élaboré afin d'établir la connaissance générale des vétérinaires à ce sujet, ainsi que les réactions qu'ils sont susceptibles d'avoir en cas de confrontation avec un cas suspect de Münchhausen par procuration sur un animal. Quatre-vingt-seize réponses sont obtenues et la majorité des répondants connaissent suffisamment le syndrome pour en donner les caractéristiques. La connaissance à ce sujet provient de supports télévisuels tels que les documentaires et reportages. Les vétérinaires les plus au fait sur le sujet appartiennent à la tranche d'âge des 46-65 ans. Sur l'ensemble des réponses, 16 cas décrits par les vétérinaires présentent au moins trois critères évocateurs de syndrome de Münchhausen par procuration dans la littérature. Ces cas concernent en majorité des chiens. Les vétérinaires ont une étonnante bonne connaissance du sujet bien que ce dernier ne soit pas abordé au cours de l'apprentissage du métier. Les cas suspectés par les vétérinaires concernent majoritairement les chiens mais cette prévalence peut provenir de la prédominance des répondants exerçants dans le domaine des petits animaux de compagnie. De nombreux cas suspects présentent des critères compatibles avec la littérature humaine et vétérinaire décrivant le syndrome de Münchhausen par procuration. Une étude à plus large échelle et faisant intervenir plus largement des professionnels de santé humaine (psychiatres) et vétérinaires pourrait être conduite afin de tirer de plus amples conclusions.[-]

In Ethics in Veterinary Practice: Balancing Conflicting Interests, a team of distinguished scholars delivers a foundational exploration of animal ethics and a guide to examining contemporary issues and dilemmas that arise regularly in veterinary practice. The book offers comprehensive, quickly accessible, and up-to-date information on veterinary ethics with content devoted to unique issues by practice type.
The authors offer a primary resource for veterinary ethics useful for veterinarians, faculty, instructors, senior undergraduates, and veterinary students that focuses on recognizing and addressing real-life ethical dilemmas and relevant philosophical discussions about the moral status of animals, animal rights, and interests.
Ethics in Veterinary Practice presents material on integrative medicine, animal pain, moral stress, and the future of veterinary ethics. Readers will also find:
A thorough introduction to a theoretical basis for veterinary ethics, including discussions of animal welfare, ethical theories, and legal issues
Comprehensive explorations of clinical veterinary ethics, including discussions of veterinary advocacy, ethical dilemmas, professionalism, economic issues, and medical errors
Practical discussions of ethical concerns by practice type, including companion animals, equines, and animals used for food
In-depth examination of emerging ethical concerns including animal use in veterinary education and animal maltreatment
Perfect for practicing veterinarians, veterinary students, and veterinary technicians and nurses, Ethics in Veterinary Practice: Balancing Conflicting Interests will also earn a place in the libraries of instructors teaching veterinary ethics, as well as biomedical and animal ethicists.[-]

En France, les abandons d'animaux sont nombreux chaque année. Ils conduisent au logement de beaucoup de chiens en refuge, parfois pour des périodes prolongées. Ceci constitue un changement majeur dans leur mode de vie et leurs habitudes. Dans ce travail, nous montrons que le séjour en refuge provoque l'apparition d'une anxiété chez l'espèce canine, qui représente un obstacle au bienêtre et à l'équilibre comportemental des animaux Nous proposons ici une liste de directives, fondées sur les données récoltées dans la littérature scientifique, à appliquer en refuge pour prévenir l'apparition d'anxiété chez le chien. Ces directives comprennent des recommandations sur les conditions d'hébergement, des méthodes d'enrichissement du milieu social et physique, ainsi que des conseils sur l'alimentation et le recours à certaines thérapies douces. La propagation de ces informations auprès des associations de protection animale pourrait participer à adoucir le séjour de leurs pensionnaires.[-]

Les principales associations de protection animale estiment recenser chaque année environ 100 000 animaux effectivement abandonnés. Le phénomène de l'abandon nécessite d'être encore davantage compris pour permettre l'élaboration de stratégies de prévention. En France, il n'existe aucune étude s'intéressant aux points de vue et aux attitudes des vétérinaires praticiens confrontés à l'abandon des carnivores domestiques. Quels sont leurs ressentis vis-à-vis des abandons ? Dans quel rôle se retrouvent les vétérinaires praticiens ? Nous nous sommes intéressés à ces questions de manière qualitative et inductive au travers de la méthode de la théorisation ancrée, visant à construire des concepts à partir de données empiriques qualitatives. Les données ont été récoltées aux cours d'entretiens individuels grâce à un guide d'entretien orientant, de manière semi-directive, les éléments devant être abordés avec les acteurs. De nombreux thèmes se rapportant à la problématique complexe de l'abandon ont été mis en évidence. Les perceptions de la relation Homme-animal, des responsabilités dans le processus d'abandon, de l'étendue des compétences professionnelles, de la gestion des priorités et du temps ou encore des caractéristiques de l'implication des vétérinaires ont été abordées. D'autre part, l'implication émotionnelle s'est imposée dans les entretiens : la complexité des liens sociaux s'est révélée incontournable et l'empathie est perçue comme essentielle à la compréhension de l'autre et de son état émotionnel. Le rôle perçu du vétérinaire se limite alors à fournir des conseils basés sur les recommandations actuelles et à contribuer au développement d'une relation Homme-animal riche et solide. Cependant les vétérinaires craignent parfois les conséquences émotionnelles et réglementaires de leur implication. Des notions de comportement animal mais aussi de psychologie humaine semblent s'avérer nécessaires pour diminuer les difficultés perçues par les vétérinaires.[-]