La féminisation importante de la profession vétérinaire soulève la question de la pratique vétérinaire pour la femme enceinte et des risques inhérents. Au cours de la formation initiale vétérinaire, certains risques tels que les rayonnements ionisants ou certaines zoonoses sont évoqués. Cependant, le risque chimique que représente l’arsenal thérapeutique vétérinaire n’est étudié que vis-à-vis du statut gestant de l’animal et non de celui de la personne qui manipule le médicament. Ce travail comprend une première partie bibliographique dont le but est de faire le point sur le risque chimique chez la femme enceinte au travers notamment de rappels sur la placentation chez l’Homme et de son implication dans l’exposition foetale à certains xénobiotiques. Cette première partie est complétée par un travail personnel via une enquête menée auprès des praticiens du CHUVA (Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d’Alfort) sur la thématique du risque chimique pour la femme enceinte vétérinaire. Au travers de cette enquête il est apparu que plus de 30 % des individus pensent que le danger chimique est le danger le plus important à prendre en compte dans le contexte d’une praticienne enceinte. Enfin, nous avons étudié chaque médicament utilisé au CHUVA vis-à-vis du risque potentiel qu’ils représentent pour la femme enceinte qui y serait exposée. Nous concluons que le risque chimique pour la femme enceinte praticienne est bien réel mais que son évaluation et sa quantification ne sont pas simples du fait de données souvent incomplètes. Par ailleurs, cette étude est une étude préliminaire qui doit mener à la recherche de complément d’information touchant à l’ensemble des professionnels potentiellement exposés sur un centre hospitaliser universitaire vétérinaire (praticiens, étudiants, auxiliaires de santé vétérinaires et animaliers).