Le but de cette étude était de déterminer la sensibilité (Se) et la spécificité (Sp) d’un système d’alertes de santé générées à partir d’algorithmes appliqués aux durées de rumination et à l’activité de vaches laitières, en les comparant à des examens cliniques vétérinaires. Un deuxième objectif était de déterminer l’influence de l’acétonémie sur les durées de rumination. Les durées de rumination et l’activité étaient mesurées à l’aide du système de monitoring Ruminact® dans une ferme commerciale. Un algorithme sensible de détection a été appliqué sur les données de rumination et d’activité générant des alertes. Un examen clinique vétérinaire a été effectué sur les vaches ayant présenté une diminution de la durée de rumination et/ou d’activité ainsi que sur des vaches n’ayant présenté aucune diminution. Au total, 278 examens cliniques vétérinaires ont été réalisés. A posteriori, nous avons déterminés les paramètres d’algorithme permettant d’avoir une spécificité élevée (90%) avec la meilleure sensibilité associée puis nous avons évalué la valeur informative des alertes avec ces paramètres. Les sensibilités ont été calculées en analysant séparément les maladies les plus fréquemment rencontrées, c'est-à-dire les boiteries (n=40), les mammites (n=19) et les métrites (n=11), ou les maladies les plus graves (n=8). Les boiteries et les mammites ont été classées en groupes en fonction de leur sévérité. Avec les seuils choisis (Sp=90%), 25% de la totalité des troubles de santé détectés donnaient lieu à une alerte. La sensibilité des alertes pour la détection des boiteries était faible en prenant en compte toutes les boiteries (Se=10%), les boiteries légères (Se=6%) et les boiteries modérées (Se=6%). La sensibilité des alertes pour la détection des mammites était faible aussi, pour les mammites légères (Se=14,3%) et sur toutes les mammites confondues (Se=15,8%). Les mammites modérées avaient une sensibilité plus élevée (Se=22%). La sensibilité des alertes sur les métrites était de 54,5%. La sensibilité des alertes sur les maladies les plus graves était de 33,3%. Les sensibilités calculées sont faibles sauf dans le cas des métrites. Le système d’alertes ne peut se substituer à la vigilance d’un éleveur mais peut apporter des informations complémentaires à ses observations, pour la surveillance de l’état de santé de son troupeau.