Le cancer du sein présente de nombreuses similitudes avec les tumeurs mammaires canines en termes d’histopathologie notamment. De nombreuses études récentes révèlent l’implication de la leptine, de l’insuline et de l’IGF-1, hormones pléiotropes aux rôles pro-tumoraux, dans l’apparition et le développement de ces tumeurs. Le profil hormonal des femmes et des chiennes atteintes de cancers mammaires a été étudié à de multiples reprises mais très peu de travaux documentent les tumeurs mammaires bénignes. Or, il est clairement établi que ces lésions mammaires bénignes précèdent très souvent l’apparition d’un cancer mammaire. Dans ce travail, 116 chiennes ont été incluses dont 54 atteintes de tumeurs mammaires bénignes et 62 de carcinomes mammaires invasifs. Les prélèvements sanguins effectués au diagnostic ont été réalisés au LDHVet. Les données épidémiologiques, cliniques et histologiques ont été récoltées et un suivi a été réalisé. Les résultats montrent qu’une concentration élevée en IGF-1 (>450ng/mL) chez les chiennes de plus de 25 kg et l’hyperleptinémie (>10ng/mL) sont des facteurs de risque d’apparition de carcinomes mammaires invasifs. En outre, l’hyperinsulinémie est un facteur pronostique favorable chez les deux populations de chiennes tandis qu’une concentration sérique en IGF-1 élevée représente un facteur défavorable chez les chiennes atteintes de carcinomes. Les dosages sériques uniques ainsi que l’effectif limité font partie des biais de ce travail mais ces résultats encourageants ouvrent la porte à de nouvelles investigations dans l’exploration des liens entre hormones et cancer mammaire.