L'accroissement de la productivité en élevage laitier conduit à la distribution de rations toujours plus énergétiques, avec un fort niveau d'apport de concentrés, et une réduction de la structure physique de la ration du fait du hachage des fourrages. Les animaux sont donc plus exposés à l'acidose. L'objectif de ce travail a été de faire le point sur le concept de la fibrosité de la ration. Ce concept, développé par Balch 1971, est un défini par temps total de mastication de la ration (pendant l'ingestion et la rumination) rapporté au kg de matière sèche ingérée. La mastication stimule la salivation qui fournit au rumen des substances tampons en grande quantité, et permet de limiter la chute du pH ruminal. Plusieurs paramètres ont été présentés comme des facteurs de variation de la fibrosité. Ils sont partagés en deux groupes : ceux liés à l'aliment (taille des particules, teneur en fibres, nature de l'aliment, proportion de concentrés dans la ration) et ceux liés aux animaux (essentiellement le niveau d'ingestion). Plusieurs systèmes de mesure de la fibrosité sont exposés (Balch en 1971, Sudweeks en 1981, Santini en 1983, Norgaard en 1983, Mertens en 1986 et 1997, et De Brabander en 1999), avec leurs intérêts et leurs limites, ainsi que les recommandations données par l'ITCF. La conclusion générale de ce travail est qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de système parfait, mais que le système proposé par De Branbander et al. semble le plus pertinent. Cependant, des travaux supplémentaires sont nécessaires à son amélioration.