Ce travail bibliographique aborde dans un premier temps les causes et facteurs à l'origine de la mortalité néonatale dans l'espèce ovine, un sujet jugé préoccupant par les éleveurs en raison des pertes économiques importantes associées. Malgré les difficultés à comparer les données entre études du fait de l'absence d'harmonisation des protocoles et d'une définition stricte de la mortalité néonatale, certains éléments sont maintenant admis et permettent une meilleure prévention. Des causes infectieuses ont été identifiées, mais une part majoritaire de la mortalité néonatale est attribuable à des causes non infectieuses (comme l'agnelage dystocique ou le syndrome inanition-hypothermie). Le concept de programmation foetale a récemment été étudié en espèce ovine et a permis de démontrer que certains aléas subis par la brebis en gestation pouvaient se répercuter sur l'agneau à sa naissance mais aussi plus tardivement. Ainsi, l'étude du bien-être foeto-placentaire pourrait constituer un bon moyen d'évaluer la santé d'anticiper ces phénomènes de programmation. Si certaines techniques échographiques permettent de contrôler le bon développement du foetus, elles restent peu standardisées chez les ovins et ne donnent peu d'informations sur le déroulement de la gestation en cours. D'autres techniques sont en pleine exploration, notamment dans le domaine des vésicules extracellulaires. Ces dernières ont déjà fait leur preuve en médecine humaine où elles permettent de détecter des affections gestationnelles telles que le diabète gestationnel ou l'éclampsie. Les vésicules extracellulaires semblent être le reflet moléculaire de la gestation en cours et pourraient donc être un outil précieux dans le monitoring de la santé placentaire, dans un objectif de prévention de la mortalité néonatale.[-]