La néosporose est la première maladie infectieuse abortive dans le monde. Dans les troupeaux à forte séroprévalence, il n’est pas possible de réformer tous les animaux infectés comme il est actuellement préconisé. Il serait possible de réformer prioritairement les vaches contaminées par voie verticale qui auraient tendance à transmettre plus fréquemment le parasite à leur descendance que les vaches contaminées par voie horizontale. Les objectifs de ce travail étaient dans un premier temps d’évaluer le taux de transmission à la progéniture selon le mode de contamination puis de pouvoir distinguer les vaches selon leur mode de contamination à partir d’analyses sérologiques classiques et d’avidité des anticorps. Une étude rétrospective réalisée à partir d’une base de données de 282 789 analyses a montré que les vaches supposées contaminées par voie horizontale ont significativement moins de chance de transmettre le parasite que les vaches supposées contaminées par voie verticale (47 % et 65 % respectivement). Une étude prospective correspondant à un suivi sérologique, a été effectuée pendant 1 an sur 325 vaches provenant de troupeaux entrant en plan néosporose. Les vaches supposées infectées par voie horizontale ont en moyenne des taux d’anticorps significativement plus bas que les vaches supposées infectées par voie verticale. Cependant, les variations des taux d’anticorps sont fréquentes. Ils dépendent de la voie de contamination de l’animal, de son stade physiologique, du kit ELISA utilisé, de plus des variations individuelles sont également possibles, ce qui appelle à une grande prudence dans l’interprétation des résultats sérologiques. Des recherches complémentaires sont nécessaires, pour déterminer des seuils, propres à chaque kit ELISA, de différenciation des vaches selon leur voie de contamination, ainsi que pour préciser les situations dans lesquelles l’utilisation de l’avidité des anticorps serait recommandée. Les cinétiques des anticorps constituent donc un outil intéressant pour distinguer les vaches selon leur mode de contamination et les vaches contaminées par voie verticale doivent être réformées en priorité.