Domestiquée entre le 7ème et le 2ème millénaire avant Jésus-Christ et arrivée sur le territoire français à l’âge de fer (-800 à -52 av. J. -C.), l’espèce Gallus gallus est actuellement l’espèce de volailles la plus consommée en métropole. Malgré la publication dans la « Revue Avicole » des premiers standards des races de volailles à la fin du XIXème siècle, il n’existe pas actuellement en France de liste de races de poules reconnues par le Ministère de l’Agriculture. Selon l’Institut National de la Recherche Agronomique, la France compte cependant 47 races de poules dont 45 races en conservation. La race Le Mans fait partie de cette catégorie. Les méthodes d’élevage utilisées jusqu’à la deuxième moitié du XXème siècle comprenaient une phase d’engraissement qui permettait d’obtenir des volailles d’exception citées dans de nombreux écrits anciens et retrouvés au menu de tables prestigieuses. Les méthodes d’élevage très gourmandes en main-d’œuvre et la faible compétitivité de la race par rapport aux souches commerciales développées dans la deuxième moitié du XXème siècle ont conduit à l’abandon de la production et à la disparition de la race entre 1962 et 1973. Les initiatives de reconstitutions démarrent dans les années 1880 avec les travaux du Dr Roland Dams et aboutissent à la réapparition du phénotype de la race Le Mans. Les éleveurs amateurs ont joué un grand rôle dans la promotion et la conservation de cette race, qui reste cependant fragile : elle est à l’heure actuelle une race à faibles effectifs qui produit des volailles haut de gamme commercialisées en circuits courts. Ce travail propose un état des lieux de la situation de cette race en colligeant la documentation disponible et en exploitant les données d’une enquête de terrain réalisé auprès des principaux acteurs de cette renaissance.