Comment se réalise un bilan de compétences ? Quelles sont les étapes d'un bilan de qualité ? Quelles méthodes pour accompagner les bénéficiaires ? Alors que l'accès à la formation s'est considérablement simplifié et que les désirs de reconversion ont explosé, le bilan de compétences est devenu un moment quasi incontournable de l'évolution professionnelle. Aider toute personne à définir son parcours professionnel nécessite d'offrir un accompagnement personnalisé de qualité ainsi qu'un soutien et une méthode tout au long du processus.
Pour sa 5e édition, cet ouvrage de référence entièrement mis à jour analyse les conditions pratiques et interactives de la démarche proposée dans le cadre de l'accompagnement professionnel et de l'orientation. Il met en lumière l'originalité et les apports de ce dispositif par rapport à d'autres formules plus techniques ou plus directives et fait le point sur les pratiques actuelles en comparant les différentes méthodes d'aide à l'orientation.[-]

La profession vétérinaire correspond à une pluralité de métiers. C'est un métier de vocation, qui fait rêver de nombreux enfants qui manquent, parfois, de connaissances sur ses débouchés et ses difficultés. Pour se former, les futurs vétérinaires doivent suivre un cursus en six ans durant lequel ils vont petit à petit construire leur projet professionnel. L'adaptation de la formation à chaque profil d'étudiant par une personnalisation du cursus pourrait être une solution pour favoriser cette construction. Dans ce sens, VetAgro Sup a développé un dispositif d'Enseignements Personnalisés (EP) qui représente 10% du volume horaire des étudiants. Ils doivent alors participer à des enseignements complémentaires au choix, optionnels mais obligatoires. Ce travail, mené durant plus de deux ans, avait pour objectif d'évaluer l'efficacité de ce nouveau dispositif et la satisfaction des étudiants. Nos études ont montré que les EP apportaient un complément au tronc commun, un espace de liberté et une ouverture d'esprit pour les étudiants. Ils favorisent également les rencontres avec les professionnels ce qui permet d'améliorer les connaissances des étudiants sur la profession, et pour certains, la construction de leur projet professionnel. Cependant, nous avons identifié quelques limites du dispositif proposé à VetAgro Sup qui demandent à être corrigées. Nous avons aussi pu voir qu'un suivi plus approfondi des étudiants notamment par leur enseignant référent et par un professionnel de terrain et des réflexions de plus grande ampleur sur les dispositifs de personnalisation du cursus et d'aide à la construction du projet professionnel des étudiants pourraient avoir leur intérêt.[-]

L'orientation étudiante est un enjeu important pour les établissements universitaires, d'autant plus lorsque l'issue du cursus représente l'entrée dans le monde professionnel. Cette thèse a pour but de présenter les dispositifs en place à l'École nationale vétérinaire d'Alfort et d'envisager des évolutions. Le diplôme de docteur vétérinaire permet une grande liberté d'exercices professionnels dès la sortie de l'école, c'est pourquoi l'EnvA a instauré différents systèmes pour aider les étudiants à construire leur projet professionnel. Ceci est d'autant plus important aujourd'hui étant donné l'évolution du secteur vétérinaire, à la fois démographiquement (déserts géographiques) et en termes de modalités d'exercice (augmentation du nombre de groupes de cliniques, et des salariés notamment). Actuellement, l'orientation des étudiants est aiguillée essentiellement par divers stages, certains imposés et d'autres libres, répartis dans le cursus afin de leur permettre de découvrir la grande diversité des exercices possibles. Ces stages sont monitorés par des tuteurs, enseignants de l'EnvA, et un système de crédits, les CPP, permettant un suivi du parcours de l'étudiant tout au long de son cursus et un retour sur ses expériences. Cependant, l'implication des tuteurs et des étudiants eux-mêmes dans ce dispositif sont variables. De ce fait, il ne permet pas à tous le même apport pour la construction du projet professionnel. Un questionnaire adressé aux étudiants en 2023 permet de confirmer ces différences d'expérience, mais il montre que le système est globalement bien reçu par une majorité des étudiants. Le bilan de compétences pourrait être une option pour compléter les dispositifs actuels, mais cette démarche nécessite l'intervention d'un professionnel et son coût risque d'être un facteur limitant dans son application. Cependant, il pourrait être bénéfique d'en présenter l'intérêt aux étudiants, et de développer des questionnaires-bilans s'inspirant des bilans de compétences pour leur permettre d'effectuer une démarche rétrospective plus poussée et encadrée suite à leurs expériences au sein de leurs stages notamment. D'autres dispositifs externes existent et sont déjà présents sur les campus vétérinaires de France, mais gagneraient à être plus diffusés afin de compléter les efforts déjà mis en place par l'administration de l'EnvA pour aiguiller les étudiants dans la construction de leur projet professionnel.[-]

Le diplôme vétérinaire délivré par les Écoles Nationales Vétérinaires (ENV) françaises offre de nombreux débouchés, même si beaucoup de jeunes font le choix de ce cursus sélectif par vocation, majoritairement médicale. La profession vétérinaire a connu de nombreuses et profondes évolutions, dont certaines sont le fruit de décisions politiques. Elles impliquent une restructuration rapide de l'identité professionnelle, qui, à l'échelle individuelle, est modelée de la formation à la retraite. Lors d'une non-congruence entre la personne et son métier on parlera de vocation contrée, source de reconversion professionnelle volontaire. Cet enjeu est devenu un problème public du fait de la diminution du maillage rural qui menace l'intérêt général. Ce travail va au-delà de l'identification des déterminants de la vocation contrée puisqu'il s'attache à comprendre les motivations professionnelles des vétérinaires qui n'exercent pas la médecine des animaux en clientèle. Pour cela, une base unique de vétérinaires non praticiens a été constituée. L'étude a porté sur un échantillon de 3 175 vétérinaires diplômés des ENV entre 1980 et 2017 dont une adresse de messagerie a été identifiée et s'est déroulée en deux phases. La première a consisté en une série d'entretiens exploratoires semi-directifs sur 25 personnes représentatives. La seconde était un questionnaire visant à déterminer les motivations professionnelles des individus ayant bifurqué et les déterminants d'une éventuelle vocation contrée. Cette phase a reçu un taux de réponses de 65,2%. L'analyse des résultats a montré que beaucoup de vétérinaires ont choisi de ne pas pratiquer en raison d'une vocation supérieure pour un autre métier. Lorsqu'ils existaient, les déterminants majeurs de la vocation contrée étaient liés à la perte de sens du métier de praticien dans toutes ses composantes, notamment en regard des évolutions de la place de l'animal et du travail dans la société. Ils ont rapporté que l'exercice de la médecine vétérinaire leur a semblé fermé sur lui-même, individualiste et offrant peu de perspectives de changements. Parallèlement, les limites éthiques d'une pratique soumise à l'exigence de rentabilité économique ont émergé, se confrontant à une vocation initiale puisant son enracinement dans la médecine, l'intérêt général et la volonté de « prendre soin ». Cependant, ces facteurs étaient en second plan, derrière le manque de reconnaissance ressenti par ces individus et la volonté de disposer d'une plus grande autonomie, notamment dans l'organisation de leur temps de travail. Dans l'imaginaire collectif, la profession vétérinaire se démarque des autres professions. Ce travail a permis de montrer qu'en dépit de ce statut singulier, elle n'est pas déconnectée des problématiques rencontrées par tous les corps de métiers. Ce constat justifie pleinement les politiques publiques actuellement mises en place par le Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Ce qui la différencie actuellement est son évolution vers un mode de sélection de plus en plus corporatiste, inquiétante car l'hypothèse sur laquelle elle est fondée a été démentie par cette étude. Le large jeu de données recueilli et analysé dans cette thèse contribuera à optimiser les efforts des pouvoirs publics grâce à connaissance des causes réelles pour lesquelles des vétérinaires choisissent de ne pas pratiquer.[-]

La profession vétérinaire n'a aucun mal à recruter des étudiants dans les écoles vétérinaires (ENV). Néanmoins, les difficultés de recrutement de collaborateurs sont un sujet de préoccupation récurrent chez de nombreux praticiens. Elles seraient liées, entre autres, à un nombre croissant de jeunes vétérinaires qui choisissent de ne pas ou plus exercer en clientèle dans les premières années de leur carrière. Or, le phénomène de bifurcation professionnelle précoce est un phénomène de plus en plus fréquent chez les diplômés de Grandes Écoles. Il est expliqué par des facteurs générationnels et contextuels et les jeunes vétérinaires n'y font pas exception. L'objectif de ce travail était de comprendre les motivations et les attentes des étudiants en école vétérinaire qui choisissent, au cours de leurs études, de ne pas exercer en tant que praticien libéral. Ce travail a reposé sur l'analyse d'une enquête proposée en 2017 aux étudiants des ENV françaises et aux étudiants francophones des universités de Liège (Belgique) et Cluj (Roumanie). L'analyse de cette enquête a montré que les étudiants vétérinaires qui choisissent de ne pas devenir praticien libéral à l'issue de leur formation représenteraient entre 6 et 7% d'une promotion. Ces étudiants ont choisi de poursuivre des études vétérinaires pour les mêmes raisons que leurs camarades. Ils apprécient globalement le métier de vétérinaire praticien. Ils ont des attentes similaires à leurs camarades vis-à-vis de leur rémunération et de l'organisation de leur temps de travail. Une bonne partie de ces étudiants savaient qu'ils n'exerceraient pas en clientèle avant même d'intégrer une ENV : orientation vers la recherche et l'enseignement publics ou de grandes institutions publiques. Ces rôles, bien que relativement atypiques font partie intégrante de la mission de la formation des vétérinaires.[-]