Le lymphome digestif de bas grade est la tumeur intestinale la plus fréquente chez le chat. Il se caractérise sur le plan histologique par une infiltration tumorale des muqueuses digestives par des lymphocytes de petite taille, le plus souvent des lymphocytes T et sur le plan clinique par une moins grande agressivité que les autres formes de lymphome digestif. L’un des principaux enjeux du diagnostic est sa différenciation avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Après un rappel des notions d’anatomie et de physiologie du système immunitaire et digestif, un bilan des connaissances actuelles concernant le lymphome digestif de bas grade félin est réalisé. Une étude rétrospective a ensuite été réalisée à partir de 24 cas de lymphome digestif félin de bas grade diagnostiqués au Centre Hospitalier Vétérinaire d’Alfort entre le 1er janvier 2008 et le 30 juin 2017. Le diagnostic a été établi grâce à la réalisation d’un examen histologique à partir de biopsies digestives chez tous les chats. Des marquages immunohistochimiques ont été réalisés chez 23 chats et un cas a fait l’objet d’un test de clonalité. L’âge médian des chats au diagnostic était de 12 ans, sans prédisposition de sexe ni de race évidente. Le tableau clinique était dominé par des vomissements et un amaigrissement. Les résultats des examens paracliniques n’étaient pas spécifiques. Aucun cas d’hypoalbuminémie marquée n’a été relevé. A l’échographie abdominale, tous les chats présentaient des modifications de la paroi intestinale (épaississement et perte de la structure en couches) et/ou des noeuds lymphatiques. Le lymphome était le plus souvent localisé au niveau du jéjunum et de l’iléon. Les 23 chats ayant fait l’objet d’un examen immunohistochimique étaient d’immunophénotype T. Vingt et un chats ont été traités par chimiothérapie. Vingt cas ont reçu un protocole initial d’association chlorambucil-prednisolone tel que conseillé par la littérature et un cas a reçu un protocole initial de polychimiothérapie CHOP. Une réponse au traitement a été obtenue chez 16/19 cas et une résolution complète des signes cliniques chez 11/19 cas. La durée médiane de survie des 22 chats pour lesquels des données de suivi étaient disponibles était de 1078 jours.